Histoire de la violence – Edouard Louis

Louis Edouard - Éditions : Editions du Seuil
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Quatrième de couverture :

J’ai rencontré Reda un soir de Noël. Je rentrais chez moi après un repas avec des amis, vers quatre heures du matin. Il m’a abordé dans la rue et j’ai fini par lui proposer de monter chez moi. Nous avons passé le reste de la nuit ensemble, on discutait, on riait. Vers six heures, il a sorti un revolver et il a dit qu’il allait me tuer. Le lendemain, les démarches médicales et judiciaires ont commencé.

É.L.

Si le langage est le propre de l’homme alors pendant ces cinquante secondes où il me tuait je ne sais pas ce que j’étais.

Mon avis :

Autant le dire tout de suite, ce roman m’a complètement bouleversé !

J’ai lu En finir avec Eddy Bellegueule, le premier roman autobiographique d’Edouard Louis et j’avais connaissance du thème de ce second livre. Je savais qu’il était à nouveau autobiographique et que l’auteur y relatait une nuit cauchemardesque, où il a été violé et à deux doigts de se faire tuer. Connaissant le style brut et sans fioriture de l’auteur, j’imaginais bien que j’allais avoir affaire à un roman fort et violent.

Je confirme donc qu’Edouard Louis signe là une œuvre bouleversante, poignante et brûlante de vérité. J’ai été happée dès les premières lignes du livre :

Dans une semaine tu te diras : Ça fait déjà une semaine que c’est arrivé, allez, et dans un an tu te diras : Ça fait déjà un an que c’est arrivé.

J’ai trouvé ce récit tellement courageux. A aucun moment l’auteur essaie de tromper son lecteur. Il est sincère et touchant, n’hésitant pas à nous montrer ses failles, ses faiblesses. Il utilise l’écriture à « double voix », choisissant parfois sa sœur comme narratrice, comme pour nous montrer que certains souvenirs sont trop difficiles pour lui, comme si le « je » devenait impossible dans certains moments.

Edouard Louis utilise des phrases longues, sans beaucoup de ponctuation et on ressent l’empressement qu’il a eu en écrivant son livre de nous raconter son histoire, ou peut-être de se soigner par l’écriture.

Cette lecture a été tellement forte que j’ai parfois du faire des pauses pour reprendre mes esprits. J’ai été totalement chamboulée et je n’en sors pas indemne. Histoire de la violence fait maintenant partie des livres qui ont marqué ma vie de lectrice.

Enorme coup de cœur donc, même si j’ai du mal à employer cette expression lorsqu’il s’agit d’un récit aussi douloureux. Je recommande à tout le monde cette lecture !

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