Buveurs de vent – Franck Bouysse

Bouysse Franck - Éditions : Albin Michel
7.5 / 10
6Commentaires

Quatrième de couverture :

Ils sont quatre, nés au Gour Noir, cette vallée coupée du monde, perdue au milieu des montagnes. Ils sont quatre, frères et sœur, soudés par un indéfectible lien. Marc d’abord, qui ne cesse de lire en cachette. Mathieu, qui entend penser les arbres.
Mabel, à la beauté sauvage. Et Luc, l’enfant tragique, qui sait parler aux grenouilles, aux cerfs et aux oiseaux, et caresse le rêve d’être un jour l’un des leurs. Tous travaillent, comme leur père, leur grand-père avant eux et la ville entière, pour le propriétaire de la centrale, des carrières et du barrage, Joyce le tyran, l’animal à sang froid…

Dans une langue somptueuse et magnétique, Franck Bouysse, l’auteur de Né d’aucune femme, nous emporte au cœur de la légende du Gour Noir, et signe un roman aux allures de parabole sur la puissance de la nature et la promesse de l’insoumission.

 

“Quatre ils étaient, un ils formaient, forment, et formeront à jamais. Une phrase lisible faite de quatre brins de chair torsadés, soudés, galvanisés. Quatre gamins, quatre vies tressées, liées entre elles dans une même phrase en train de s’écrire. Trois frères et une sœur nés du Gour Noir.”

 

Mon avis :

Terriblement marquée par Né d’aucune femme il y a moins d’un an, il m’était inconcevable de ne pas lire le dernier titre de Franck Bouysse*, paru en cette rentrée littéraire. Buveurs de vent est édité par Albin Michel.

Joyce régit la vallée du Gour Noir, où chaque habitant travaille pour lui. Parmi eux, la famille de Martin semble épanouie malgré le climat angoissant qu’il y règne. Ses quatre enfants, Matthieu, Marc, Mabel et Luc, soudés par des liens indéfectibles, vont bientôt être séparés par une décision brutale et hâtive de leur mère. Mais le sang commun qui coule dans leurs veines n’est pas prêt de les éloigner…

 

 

Comme à son habitude, c’est dans un roman noir que nous transporte Franck Bouysse, mais dans lequel sa plume s’est adoucie. Son récit, sombre, nauséeux par endroit, et cruel, est porté par quatre personnages emplis de douceur et de tendresse. Une humanité retrouvée, qui apporte une lumière différente au roman.

Buveurs de vent, c’est aussi un thriller où l’évasion s’invite au voyage, grâce au touchant personnage de Luc. Le jeune garçon croit revivre les aventures du héros de son livre préféré, convaincu, suite aux croyances religieuses de sa mère, que nous avons plusieurs vies. Sa naïveté fait toute la magie du texte de Franck Bouysse.

L’écriture de l’auteur m’a captivée, mais je n’y ai pas retrouvé la force et la puissance de Né d’aucune femme. La fin sans relief nuance mon avis sur cet ouvrage. J’ai aimé la palette de protagonistes déployée dans le texte, et je regrette cette fin presque inachevée selon moi. Le mieux reste de vous lancer, pour vous faire votre propre idée 😉

 

Quel est votre livre préféré de Franck Bouysse ?

 

*L’auteur a publié un autre roman entre-temps, Orphelines (éditions Moissons Noirs, mars 2020), dont je n’avais pas connaissance avant la rédaction de cette chronique
Commentaires (3)
Françoise2020-11-02 15:00:01Répondre

Je n'ai pas encore lu Né d'aucune femme, mais je l'ai acheté il y a quelques jours. Buveurs de vent est un livre puissant, aux temps et lieux indéterminés et pourtant précis dans l'espace romanesque. L'environnement angoissant et oppressant est éclairé en son centre par cette fratrie qui fonctionne en autonomie, dans le sens où elle crée son propre univers sous le signe de l'amour indéfectible et de la fidélité.

Répondre




mademoisellelit2020-11-02 16:55:38Répondre

Né d'aucune femme est encore plus puissant que Buveurs du vent, vous verrez ;) J'ai hâte de savoir ce que vous en aurez pensé.

Répondre




Fabrice2020-10-05 16:03:53Répondre

N'ayant pas lu "Né d'aucune femme", dont on m'avait vanté la puissance magnétique de l'écriture, je me suis plongé dans "Buveurs de vent" avec beaucoup d'attente et d'exigence. Franck Bouysse dit souvent que c'est son écriture qui le guide et non l'inverse...Son récit est hors du temps, sans véritable relief, tout est convenu entre mauvais western, chronique écologique et sociale, série B...on s'y perd. C'est plat, attendu, sans réelle surprise et de surcroit il abuse des métaphores ce qui rend la chose indigeste. Vous l'aurez compris je n'ai pas du tout accroché aux péripéties de cette famille et j'ai eu bien du mal à terminer cet ouvrage tant le récit m'a pesé. J'ai du mal à comprendre la symphonie des éloges lues dans la presse à son propos. Pire j'y ai trouvé de forte similitudes avec un dessin animé qui est diffusé depuis plus de 20 ans à la télévision....cela ne vous dit rien une famille avec une mère stricte, un père sans perspectives employé à la centrale de la ville, un fils simplet, une fille indépendante, le directeur qui a droit de vie ou de mort sur ces employés...allez un indice...ils sont jaunes...Frank Bouysse s'est il inspiré des Simpson pour son nouvel opus...toute ressemblance avec une ouvre existante ne serait que pure coïncidence. En tout cas à la lecture de ce livre je n'ai pu me défaire de cette comparaison, dommage.

Répondre




mademoisellelit2020-10-05 16:43:34Répondre

Merci pour votre retour et analyse. Je dois bien avouer que je n'ai jamais vu un épisode des Simpson donc cela ne m'est pas venu à l'esprit à la lecture. Je serais curieuse de savoir si d'autres personnes y ont pensé. Je comprends votre ressenti en tout cas. Et si vous souhaitez donner une seconde chance à l'auteur, peut-être pouvez-vous lire Né d'aucune femme, qui a une vraie puissance.

Répondre




Frédéric Dessault2020-09-26 10:18:13Répondre

J'ai adoré Né d'aucune femme et je pense donc, tout comme toi, me plonger à nouveau dans l'univers de Franck Bouysse. J'ai très envie de lire Glaise également.

Répondre




mademoisellelit2020-09-26 10:22:44Répondre

Celui-ci est très bien, mais n’a pas la même force que son prédecesseur.

Répondre





Ajouter un commentaire