L’homme sous l’orage, Gaëlle Nohant : Mon avis
Le pitch ?
Hiver 1917. L’orage gronde dans l’arrière-pays perpignanais. Théodore demande l’hébergement chez Isaure Sauvel, une amie d’avant-guerre, dont le mari et le fils sont sur le champ de bataille. Choquée, la mère de famille rejette ce déserteur.
Dans un élan de solidarité et à l’insu d’Isaure, sa fille Rosalie rattrape Théodore et le met à l’abri au grenier.
Avant d’être sur le front, l’homme vivait de son art, la peinture. Caché, il demande à Rosalie de lui procurer le matériel nécessaire pour s’y remettre.
Le point fort du livre
- un ton féministe : si le point de départ du roman est la désertion d’un soldat, Gaëlle Nohant place son récit du côté des femmes. Autour du personnage de Théodore, elles sont trois à graviter. « Madame » Isaure, qui assume seule le domaine viticole depuis le départ en guerre de son mari. Rosalie, dix-neuf ans, fille de bonne famille au caractère assumé. Et Marthe, employée au service de la famille Sauvel, qui rêve d’un destin parisien. Au-delà de certains stéréotypes, j’ai aimé la fougue de Rosalie.
Ce qui m’a moins plu
- une intrigue lente : passée l’arrivée de Théodore chez les Sauvel, un ballet quotidien se met en place pour le nourrir, sans éveiller les soupçons d’Isaure et des domestiques. Quelques péripéties viennent entraver la mission de Rosalie, faisant – ou non – frissonner le lecteur. J’ai trouvé le résultat assez tiède et prévisible. Après toutes ces longueurs, les derniers chapitres m’ont donné une impression d’accéléré.
- une écriture voluptueuse : au fil des pages, une histoire d’amour se déploie. Avec ses mots, Gaëlle Nohant enrobe sa fiction d’un souffle romanesque mielleux, presque pompeux. Je suis restée insensible à sa plume, trop romantique à mon goût.
- un effet de déjà lu : malgré un texte dense, le livre n’offre aucune surprise. Face au manque d’imprévu, j’ai peiné à terminer ma lecture.
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En bref, un bilan personnel assez terne pour L’homme sous l’orage, qui saura je pense convaincre les plus passionné.e.s d’entre vous.
Mots-clés : guerre, peinture, art, vignes, désertion, femmes, amour, bourgeoisie
Une citation : « Que la guerre n’ait pas de sens, comment peut-il énoncer des âneries pareilles? Il faut bien qu’elle en ait un, pour qu’on mobilise tous les hommes valides en les laissant se débrouiller seules avec le reste. Si cette guerre n’était pas juste, quel pays accepterait un tel sacrifice? Il faudrait être fou, que le monde entier ait perdu la raison. »
Quelques mots sur l’autrice : Gaëlle Nohant est une écrivaine française, née à Paris en 1973. Son premier roman, L’Ancre des rêves, est publié aux éditions Robert Laffont en 2007. La même année, il remporte le prix Encre Marine.
À lire aussi : j’ai découvert la plume de Gaëlle Nohant il y a cinq ans avec la lecture de son roman La femme révélée (éditions Grasset, 2020). Je vous faisais part de mon avis mitigé par ici.
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Ce livre vous tente ?
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