Celui qui était différent – Michel Deguen
Quatrième de couverture :
Nous sommes environ 300 000 ans en arrière. La horde des Tunganis, peuple nomade, vit loin de tout conflit dans une région africaine luxuriante. Au rythme des recherches d’abris, de nourriture et de bien-être, mais aussi d’initiations au cœur de la forêt, le quotidien est guidé par les dictons transmis de génération en génération. Pourtant, Shumato porte un regard différent sur le monde, et, sans le vouloir, perturbe l’ordre établi. Son intelligence hors du commun inquiète ses aînés qui y voient une menace pour le groupe. Et ce n’est pas le sorcier Urar, terriblement jaloux, qui prendra sa défense. Shumato parviendra-t-il à se faire accepter malgré ses différences ? Vivra-t-il une vie normale aux yeux des siens ? Trouvera-t-il l’amour ? Et s’il n’était autre que le premier Homo sapiens ?
Une plongée à la préhistoire…
Il est de ces livres qui éloignent des sentiers battus. Tel son titre, le premier roman de Michel Deguen emprunte une direction nouvelle, abordant pourtant le plus lointain de notre passé d’Homo sapiens. Celui qui était différent est paru aux éditions Jouvence le 9 septembre dernier.
Au cœur du peuple Tunganis, Shumato est confronté aux regards des autres et aux rumeurs incessantes à son sujet. Par son physique différent, sa pensée avant-gardiste et son audace, le jeune homme est épié, détesté, et par certains aspects, jalousé… Lui qui ne semble pas connaître le danger n’hésite pas à s’approcher des hyènes, et à braver les interdits. Réussira-t-il à se faire accepter au sein du clan ? Que risque-t-il à toujours sortir du cadre ?
“C’était une bande de cinq enfants qui s’étaient aventurés dans la savane pour rechercher du bois, des crottins et des bouses séchées. Ils avaient tous à peu près le même âge, environ dix à douze ans, mais l’entre d’entre eux semblait plus chétif et n’était pas comme les autres. Peut-être était-ce la raison pour laquelle ils restaient groupés et à l’écart de lui ?”
Non sans rappeler les aventures de Noam dans Paradis perdus d’Eric-Emmanuel Schmitt (La traversée des temps, tome 1, éd. Albin Michel, 2021), Michel Deguen place l’action de son roman en pleine préhistoire. Peuple nomade, la horde des Tunganis se meut au gré des saisons, évitant toute menace et cherchant à se nourrir pour survivre. Bien avant les religions et les croyances diverses, Shumato et ses comparses sont guidés par un principe fort : les dictons. Ils régissent les lois et règles du groupe, comme des promesses de bienveillance et de paix.
Une trame décousue de prime abord et des chapitres sans réelle connexion les uns aux autres ; s’il m’a fallu quelques pages pour entrer dans le récit, j’ai finalement trouvé intéressante et attachante la palette de personnages proposées par l’auteur. Héros malgré lui, Shumato choisit de faire de ses faiblesses une force. Chaque mésaventure surpassée le grandit. Une rencontre, inattendue, lui apportera confiance en lui.
Amis de l’Histoire des hommes et de l’évolution humaine, passionnés des sciences de la vie et de la Terre, Celui qui était différent est pour vous ! Grâce à une longue expérience et un travail – que l’on devine aisément – de fourmi, l’écrivain (ingénieur et chercheur) déploie un conte initiatique sur la naissance du premier Homo sapiens. Loin de l’essai scientifique, Michel Deguen livre un vrai roman, instruit et enrichissant sur nos prédécesseurs.
Intrigués par ce roman ?