Douce menace, Léa Simone Allegria : Mon avis

Allegria Léa Simone - Éditions : Albin Michel
8Commentaires

Le pitch ?

Sur invitation d’une librairie, Nino se déplace à Rome pour rencontrer ses lectrices et dédicacer son dernier roman. Le temps d’un week-end, il y retrouve sa maîtresse, Alba, pour profiter des plaisirs charnels.

Déambulant dans les rues de la capitale avant de rejoindre son amant, la jeune femme tombe sur un antiquaire italien, à qui elle achète un vieux Bacchus.

Arrivée à l’hôtel, Alba offre le tableau à Nino, qui s’interroge sur son auteur. Copie ou original ? L’œuvre ressemble étrangement à un autoportrait du célèbre peintre de la Renaissance, Caravage.

Les deux amoureux décident d’enquêter avant de quitter l’Italie.


Les points forts du livre

  • un sujet fascinant : pour les passionnés d’art – comme moi -, le point de départ du roman de Léa Simone Allegria a de quoi intriguer. Si l’écrivaine plante son décor à l’époque contemporaine, le récit bascule vite au cœur du XVIe siècle. Une immersion aux côtés des peintres italiens, et notamment du grand Caravage, avait, a priori, tout pour me plaire. L’enquête menée par Alba et Nino aurait pu me captiver…

 

Ce que j’ai moins aimé

  • trop de détails : le voyage à La Renaissance est si prégnant qu’il en est compliqué à suivre. Le texte alterne les pérégrinations du couple et l’histoire de Michelangelo Merisi da Caravaggio quatre siècles plus tôt. L’emploi de la langue italienne, l’absence de notes de bas de page et un vocabulaire érudit rend la lecture fastidieuse. J’ai hésité à abandonner mon livre, avant de le terminer difficilement.
  • une intrigue qui patine : passé le destin tragique de Caravage, les aventures scabreuses d’Alba et Nino ne m’ont pas plus intéressée. Le jeu de miroir entre les révélations du tableau trouvé et les affaires privées du couple illégitime est un peu facile. L’autrice déploie un scénario sans panache, et deux héros dont on peine à s’attacher.

 

 

En bref, en s’adressant à un public averti, Douce menace a perdu l’amatrice d’art que je suis. Si l’intention est bonne, j’ai regretté la manière. Une déception en cette rentrée littéraire, qui saura peut-être vous convaincre davantage.

 

Mots-clés : Rome, Caravage, Bacchus, Renaissance, tableau, copie, amour

Une citation : « Voilà le piège, quand on attend quelqu’un si longtemps : on s’émerveille de sa seule présence. Le seul fait de le voir tartiner ses tartines crée dans l’ombre du monde une légère distorsion. Chaque fois qu’ils se retrouvent, elle a le sentiment de vivre avec lui l’épanchement d’un songe. Il faut se méfier des voyages : c’est un rêve dans le rêve. »

Quelques mots sur l’autrice : Léa Simone Allegria est une artiste, galeriste et écrivaine française, née en 1987. Son premier roman, Loin du corps, est paru aux éditions du Seuil en 2017. Douce menace est son troisième ouvrage.

À lire aussi : dans L’allègement des vernis, Paul Saint Bris explore – en partie – la question de restauration en peinture. Je vous parlais de ce brillant premier roman par ici.

 

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Ce livre vous tente ?

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Commentaires (4)
Mathilde2025-09-09 10:43:29Répondre

Merci de ce retour, je crois que je vais donc passer mon chemin… sur le même sujet, j’ai lu cet été « Le Mystère Carvage » de Peter Dempf dont l’intrigue m’a beaucoup plu (et il y’a des notes de bas de pages ;) ).

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mademoisellelit2025-09-10 08:59:57Répondre

Merci pour ce conseil Mathilde ! Il me tente bien. :)

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Amandine2025-09-02 08:53:29Répondre

Je te rejoins sur cette impression. Bien que le sujet avait tout pour me plaire, et malgré certains points positifs (cet aspect d'enquête, ces passages entre époque contemporaine et Renaissance, choix de la période et de l'artiste, par exemple), j'ai parfois été déboussolée par ce manque de liens entre les deux époques, et avec la facilité prise avec ce jeu de miroir. Ne maîtrisant pas totalement la langue italienne, et bien que je salue le fait qu'il y ait ces inserts, tout le monde ne parle italien et tout le monde n'est pas aussi averti, encore plus sur la peinture de la Renaissance qui représente à mes yeux un certain niveau artistique et symbolique ! Les notes de bas de page m'ont manquée parfois ... Je me suis accrochée, mais cette lecture n'aura que moyennement fonctionné malgré mon amour pour l'art. Dommage !

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mademoisellelit2025-09-02 09:53:50Répondre

Je suis rassurée de lire que d'autres lectrices partagent mon ressenti Amandine. J'avais mis tant d'espoir dans ce roman. Le lexique italien aurait mérité une traduction. C'est vraiment dommage.

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Stéphanie2025-08-29 09:55:02Répondre

Ohhh et ben moi qui le voulait grâce a sa couverture..
Et ben je vais passer mon tour pour l'instant: tellement d'autres livres a lire ;)
"L'inconnu du portait" a mis la barre haute ;)
Des bisoussss

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mademoisellelit2025-08-29 13:02:42Répondre

Oh oui, c'était un si beau roman !

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Marine2025-08-28 18:06:11Répondre

Dommage, le sujet avait tout pour me plaire également mais je passe mon chemin ! Ça m'agace que les maisons d'édition mettent de moins en moins de notes de bas de page, c'est frustrant !

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mademoisellelit2025-08-29 09:32:01Répondre

Je me faisais le même constat hier, avec une autre lecture. Je m'interroge sur ce choix : est-ce que les éditeurs pensent qu'ils infantilisent le lecteur en ajoutant des notes ? Ou est-ce plutôt parce qu'ils estiment qu'on maîtrise le sujet autant que son auteur ? Je n'ai pas la réponse ! ^^

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