Le ciel est immense, Feurat Alani : Mon avis

Alani Feurat - Éditions : JC Lattès
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Le pitch ?

Taymour ne supporte plus le tabou familial qui entoure l’histoire de son oncle, Adel, mort trente ans plus tôt. Ce pilote d’avion, engagé auprès de l’armée de l’air irakienne, a disparu en 1974, entre Bagdad et Krasnodar.

Confronté au silence de ses proches depuis l’enfance, Taymour imagine l’existence de lourds secrets.

En 2008, obsédé par les non-dits, le trentenaire lance un appel à la télévision russe en s’inscrivant à l’émission Zhdi Menya, l’équivalent de notre Perdu de vue.

Cette ultime tentative lui permettra-t-il de connaître enfin la vérité ?

 

Les points forts du livre

  • un combat intime : dès les premiers mots du narrateur, l’histoire personnelle de Feurat Alani se devine. À travers la fiction, l’auteur raconte sa trajectoire familiale, l’Irak de ses parents et le poids de l’héritage. Le roman en tient sa force et son émotion.
  • une écriture sensible :Le ciel est immense est porté par une plume légère, fluide et au souffle éminemment romanesque. J’ai été bouleversée par le prologue, d’une grande poésie – je vous retranscris l’incipit plus bas.
  • des personnages attachants : véritable enquête et fresque familiale, le livre retrace une partie de la vie de la grand-mère de Taymour dès 1938, celle de son oncle Adel, et met en scène d’autres héros secondaires. J’ai été émue par les dialogues entre l’aïeule et le petit-fils, et touchée par le récit de ses souvenirs d’enfance.

 

Ce que j’ai moins aimé

  • une enquête bâclée ? Si notre héros obtient les réponses à ses questions, j’ai manqué d’explications pour comprendre les subtilités du secret de famille. Après une quête poignante, la fin m’a laissé un goût d’inachevé.

 

 

En bref, un beau roman de la rentrée littéraire sur la filiation, les racines, l’histoire de l’Irak et les secrets de famille.

 

Mots-clés : Irak, secrets de famille, quête, identité, guerre, aviation, transmission

Une citation : « Toutes les familles ont un secret. Il peut s’accrocher à une vie entière, emmurer les personnes qui le protègent, les forcer à marcher sur de la moquette épaisse, pour étouffer le bruit de leurs pas. Il est un silence qui étreint le cœur, qui ne nous libère jamais de son emprise. Il prend discrètement la place, jusqu’à écarter les parois d’une coquille invisible, pour permettre de s’y faufiler. Parois, il finit même par se fissurer. »

Quelques mots sur l’auteur : Feurat Alani est un grand reporter et écrivain français, né en 1980. Son premier roman, Je me souviens de Falloujah, paru en 2023 aux éditions JC Lattès, a reçu le prix du roman Version Femina, le prix de la littérature arabe, le prix Senghor du premier roman francophone et le prix Amerigo Vespucci.

À lire aussi : le premier roman de Marie Semelin, Les certitudes, paru également en cette rentrée aux éditions JC Lattès aborde aussi la question de la quête d’identité. Je vous en parlais par ici.

 

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Ce roman vous tente ?

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