Nagori, Ryoko Sekiguchi : Mon avis

Sekiguchi Ryoko - Éditions : P.O.L
21 juillet 2022
8Commentaires

Quatrième de couverture :

La saison, c’est le temps des émotions.”

Nagori, littéralement “reste des vagues”, signifie en japonais la nostalgie de la séparation. Dans ce court texte, Ryoko Sekiguchi évoque l’attachement aux saisons qui imprègne la langue et les haïkus dans la culture japonaise. À travers la nourriture, l’écrivaine nous livre l’arrière-goût, les textures et les émotions d’une saison qui vient de nous quitter.

 

 

 

 

Le reste des vagues.

Lorsque j’évoque ma passion pour la lecture, j’aime à rappeler que derrière l’activité solitaire, il y a l’idée du partage, de la transmission. Dans cette optique, j’anime depuis trois ans des clubs de lecture où l’échange est au cœur de nos rencontres. Chaque lectrice (car nous sommes exclusivement des femmes) amène un livre coup de cœur sur le thème défini à l’avance. C’est ainsi que Nagori de Ryoko Sekiguchi est entré dans ma vie. Alors que nous évoquions la nourriture en littérature le mois dernier, Claire a apporté cet essai japonais sur la nostalgie de la saison qui vient de nous quitter

Poétesse et traductrice japonaise, Ryoko Sekiguchi a appris notre langue par amour pour la cuisine française. Si elle écrit aujourd’hui en français, elle s’interroge sur les différentes cultures culinaires. Dans Nagori, l’autrice développe un court essai sur ce que les Japonais appellent la nostalgie de la séparation. A travers ce principe nippon, Ryoko Sekiguchi pose la question du produit de saison, et rappelle l’importance des émotions dans la nourriture.

 

 

“Quand on a affaire à la nourriture, la question de la saison s’impose comme une évidence. Qu’il faille utiliser, consommer des produits de saison, cela va sans dire. Mais qu’est-ce, au juste, qu’un produit “de saison” ? Le produit tel qu’on le trouve sur les marchés ? Quand il fait sa première apparition dans l’année ? Dans quelle région ? […] La notion de “saison” pourrait bien être plus complexe qu’il n’y paraît à première vue.”

 

Influencée par l’idée originale de départ et les racines de l’autrice, son récit a la délicatesse et la poésie de la littérature japonaise. A travers les termes de hashiri (= primeur), sakari (= pleine saison) et nagori (= arrière-saison), Ryoko apporte son regard sur notre façon de consommer et sur nos habitudes occidentales. Elle rappelle l’art des saisons et le cycle naturel des aliments. Si l’Europe compte quatre saisons, il est parfois bon et nécessaire de se souvenir qu’il n’en est pas de même dans d’autres parties du globe.

A la fois texte instructif, pertinent et plein d’émotions, Nagori vous invite au voyage et à la dégustation le temps d’un instant. Quelques notes de bas de pages complètent judicieusement le récit. Une découverte surprenante, où la nostalgie reprend ses droits.

 

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Êtes-vous habitué à lire des essais ?

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Commentaires (4)
Stéphanie2022-09-13 21:20:33Répondre

Ah ba ça je veux! J'adore cuisiner. Je prends !

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mademoisellelit2022-09-14 10:51:08Répondre

Tu me diras ce que tu en as pensé Stéphanie !

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Sabrina2022-07-28 09:28:24Répondre

Le thème est original pour un essai. J'aime bien ta façon de nous en parler.

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mademoisellelit2022-07-29 09:52:54Répondre

Merci beaucoup ! Un petit livre à part, fort intéressant et joliment écrit.

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Céci2022-07-22 17:29:50Répondre

J’avoue que Claire m’a aussi donné envie de le lire ! J’ai lu des essais, notamment tous ceux de Daniel Arasse sur l’art (super fluide et se lit comme un Roman, surtout « Histoires de Peintures « )

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mademoisellelit2022-07-25 10:41:21Répondre

Je note ça parce que je sens que je vais me régaler !

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Carole2022-07-22 13:23:15Répondre

J'aime de plus en plus la littérature japonaise, et encore plus quand les sujets sont tournés autour de la nourriture (j'aurai d'ailleurs adoré participer à ce petit déjeuner littéraire). Je note donc le titre de cet essai, dont la chronique m'a beaucoup plu (sans parler de la beauté de la couverture)

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mademoisellelit2022-07-25 10:43:02Répondre

Oui, la couverture me rappelle celle du roman d'Amanda Sthers que tu as je crois acheté. C'est si poétique !

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