Le vagabond de Séoul, Ho-Yeon Kim : Mon avis
Le pitch ?
De retour chez elle en train, Madame Yeom est prise de panique après avoir égaré son portefeuille. Très vite, la vieille dame reçoit un appel. Dokgo, un sans-abri, lui indique avoir retrouvé la pochette en gare de Séoul.
De retour à la station, Madame Yeom veut remercier l’inconnu pour son geste bienveillant. Elle l’invite à se rendre dans la supérette qu’elle dirige pour y recevoir un plateau-repas quotidien.
Bientôt, la commerçante est en quête d’un nouvel employé pour le poste de nuit de son magasin. Elle propose à Dokgo de l’embaucher, s’il réussit à arrêter de consommer de l’alcool…
Les points forts du livre
- un sujet rare et tabou au centre du roman : dans Le vagabond de Séoul, l’écrivain coréen narre la rencontre entre une retraitée à la tête d’une supérette en difficulté et un SDF amnésique et seul, suite aux ravages de l’alcool. En acceptant le challenge de Madame Yeom, Dokgo voit son quotidien basculer. Rarement nommé ou étudié en littérature, l’alcoolisme est au cœur du récit de Ho-yeon Kim. Une parole libérée, qui fait plaisir à lire.
- un passeur de témoin : soigné de ses problèmes d’alcool grâce à sa nouvelle patronne, Dokgo cherche à encourager les autres à son tour. Chaque rencontre à la supérette est l’occasion d’aider son prochain. Et en sauvant son voisin, l’homme se répare lui aussi.
- une entraide communicative : par son message positif et encourageant, le roman balaie tous les clichés et les a priori partagés sur les SDF. En mettant en lumière la main tendue de la veille dame envers son employé, le livre interroge sur le rôle que chacun pourrait jouer auprès de cette communauté. Que puis-je faire à ma propre échelle ? Comment agir ?
Ce que j’ai moins aimé
- une structure redondante : la première moitié du roman passé, la mécanique se répète. Un nouveau personnage entre en scène à chaque chapitre, rencontrant le héros de nuit dans le magasin. D’un échange à l’autre, le vendeur trouve les mots pour épauler son client. Je m’en suis lassée.

En bref, un roman coréen original, agréable et réconfortant, mais dont le schéma devient ennuyeux.
Mots-clés : sans-abri, gare, alcoolisme, supérette, mémoire, Corée
Traduction : Yeong-he Lim & Catherine Biros
Une citation : « Cette femme qui souriait face à la malchance dégageait une vitalité revigorante. N’est-ce pas la force de ceux qui nourrissent un rêve ? Nous avions souvent discuté au petit matin.Pour m’encourager à réintégrer mon passé, elle avait aussi pas mal parlé du sien. J’enviais l’énergie inépuisable qu’elle mettait à réaliser son rêve. »
Quelques mots sur l’auteur : Ho-yeon Kim est né à Séoul en 1974. Il est l’auteur de cinq romans.
À lire aussi : il y a quelques mois, je vous parlais d’un autre roman coréen, L’odeur des clémentines grillées de Do-woo Lee , dans une chronique par ici.
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Ce roman vous tente ?
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