Zephyr, Alabama, Robert McCammon : Mon avis
Le pitch ?
En tournée pour livrer le lait aux habitants de Zephyr, Cory et son père aperçoivent une voiture s’engouffrer dans le lac qui longe la route du village.
Tentant de sauver le conducteur, Tom Mackenson délaisse sa camionnette pour plonger dans les eaux froides de la rivière. Mais le chauffeur, déjà mort, ressemble davantage au cadavre d’un homme assassiné qu’à un noyé…
Cory, bouleversé, semble avoir aperçu une silhouette…
Les points forts du livre
- une narration à hauteur d’enfant : au printemps 1964, Cory a 11 ans lorsqu’il assiste, médusé, à l’étrange accident du lac. L’adolescent narre les douze mois qui vont suivre, entre anecdotes familiales, après-midi baseball entre amis, balade à vélo, ou entraide entre voisins. L’écriture de Robert McCammon retranscrit à merveille l’innocence du préado, sa curiosité et ses peurs, parfois. Le ton est à la fois tendre, touchant et plein d’humour. L’auteur déploie un jeune héros attachant, qu’il est difficile de quitter.
- un récit immersif : dès le premier chapitre, Robert McCammon fait de Zéphyr et son lac de véritables personnages. L’écrivain plante un décor mystérieux, qui apporte une vraie profondeur à l’intrigue. Les scènes sont visuelles, cinématographiques, et l’ambiance parfaitement décrite.
- une enquête en toile de fond : hanté par la scène de la noyade, Tom Mackenson sombre peu à peu. Si la police n’a aucune piste, Cory mène secrètement l’enquête pour tenter d’aider son père. Ses recherches, risquées et dangereuses, apportent du suspense à son histoire.
- le reflet d’une époque : au cœur de l’Alabama en 1964, le livre raconte le racisme, le modernisme et l’émergence du consumérisme aux États-Unis. À travers les aventures des habitants de Zéphyr, Robert McCammon évoque le Ku Klux Klan, l’arrivée des premiers supermarchés, le plastique et leurs conséquences sur la vie des Américains. Zephyr, Alabama est aussi jonché de références culturelles, musicales et cinématographiques.
- une ode à la littérature : fan de comics, de magazines, de lecture et d’écriture, Cory rêve de devenir écrivain. Le prologue nous apprend que son souhait a été exaucé, comme celui de son auteur lui-même…
- un roman magique : sans être surréaliste, le texte de Robert McCammon contient une part de magie, qui convoque l’imaginaire et fait retomber en enfance. Une merveille à lire, même adulte.

En bref, un roman fleuve archi complet, qui réunit toute la richesse de la littérature : une plume, de l’évasion, des personnages inspirants, un discours et de l’action. Un chef d’œuvre comme il en existe peu, qui vient se placer directement à la première place de mon podium de lectures 2025 !
Mots-clés : enquête, adolescence, écriture, Alabama, racisme, magie, lac, années 60
Traduction : Stéphane Carn & Hélène Charrier
Une citation : « Avec les adultes, c’est toujours pareil. Quand on voudrait qu’ils fassent attention et qu’ils interviennent, ils pensent à autre chose ; quand on voudrait qu’ils pensent à autre chose, plus moyen de s’en débarrasser. »
Quelques mots sur l’auteur : Robert McCammon est un écrivain américain, né en 1952 dans l’Alabama. Son premier roman, Baal, est paru en 1978. Il a depuis publié une vingtaine d’ouvrages.
À lire aussi : l’univers mystérieux de Zephyr Alabama m’a rappelé la saga Blackwater de Michael McDowell et son roman Lune froide sur Babylon dont je vous parlais par ici.
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