Alegría ! – Camille Elaraki
Quatrième de couverture :
Alegría ! est l’histoire d’Ola, jeune femme courageuse et insatiable, mais écrouée dans le quotidien gris de Paris. Après avoir échappé par hasard aux attentats du Bataclan, elle fuit le deuil de son père et les amours ratées. En Espagne, lors d’un séjour Erasmus, elle renoue avec le désir et l’allégresse.
Ce roman, écrit avec précision et douceur, ra-conte l’intime et la soif de liberté : c’est surtout le portrait de toute une génération.
“Ola se laisse porter par la vague humaine qui déferle et inonde le RER. Il ne sert à rien de pousser, de tirer ou de contourner. Le courant la fera entrer, l’introduira là où un vide subsiste. C’est un effet physique, un appel d’air, qu’elle constate sans jamais le comprendre. Les épaules calées entre quatre corps, elle tiendra ainsi debout pendant vingt minutes. A la station Bibliothèque François-Mitterand, la porte vomira une seconde vague, tout aussi puissante que la première et Ola pourra s’assoir pour observer le paysage défiler.”
Mon avis :
Ce livre, c’est l’histoire d’un titre qui interpelle : Alegría ! Il ravive en moi les années en Espagne, sous le soleil de Huelva et ma vie madrilène. C’est cette langue qui m’appelle. Alegría ! Ce mot plein d’allégresse, qui m’a poussée à ouvrir le roman de Camille Elaraki. Paru chez PLF au début de l’année 2021, Alegría ! est le premier ouvrage de la jeune femme.
Septembre 2015, Ola mène une existence parisienne paisible au côté de son amoureux Grégoire. Peu habituée à sortir et faire la fête, elle est adepte du métro-boulot-dodo comme de nombreux franciliens. Elle voit sa jeunesse défiler, jusqu’à ce que novembre arrive et qu’un évènement majeur vienne tout perturber…
Grégoire est fou amoureux d’Ola mais il ne peut s’empêcher de voir Élise en cachette. Ça fait des semaines que ça dure. Le jeune homme se décide finalement à stopper cette relation adultérine. Il veut inciter sa compagne à profiter un peu plus de la vie, en commençant par l’inviter à un concert de rock au Bataclan.
Dans un court texte (près de deux cents pages), Camille Elaraki dresse le portait d’une héroïne en mal de soi, dont la perte prématurée du père est venue fragiliser le caractère. Ola est heureuse en amour – du moins le pense-t-elle au début. Mais elle ne s’épanouit nullement dans le travail, et croit surtout qu’elle ne mérite pas mieux.
Outre les attentats du 13 novembre, la jeune fille va subir un autre drame personnel qui la fera fuir pour la chaleur de Cadix. L’auteure déploie alors une seconde partie totalement différente. Un vent de liberté et de fraîcheur souffle sur son récit. Les fêtes andalouses, les soirées sur la plage, la vie Erasmus ont réveillé en moi des souvenirs joyeux. Je me suis reconnue en cette protagoniste libre.
Si Camille Elaraki réussit un travail brillant d’écriture, le fond est plus décousu, nous laissant par moment en dehors de l’histoire. L’écrivaine glisse certains éléments dans son développement dont on ne saisit pas toujours l’intérêt. A titre d’exemple, la triste soirée du 13 novembre est survolée. J’aurais aimé comprendre le bouleversement intérieur que cela a généré chez Ola.
A ceux qui préfèrent les tapas, la sangria et les couchers de soleil à la grisaille parisienne ; à ceux qui (comme moi) sont nostalgiques de leur jeunesse et de l’insouciance qui en découle ; Lisez Alegria !
Ce premier roman vous tente ?
