Les évaporés du Japon, Léna Mauger : Mon avis
Le pitch ?
Le Japon compte environ 100 000 johatsu par an. Ces « évaporés » décident de disparaître du jour au lendemain, quittant leurs proches sans prévenir, pour changer de vie.
Véritable fait de société, ces fuites sont enclenchées par des dettes, un adultère ou un échec. L’oubli plutôt que la honte.
Léna Mauger est journaliste. Avec son conjoint photographe, Stéphane Remael, elle enquête sur ces disparitions et le tabou qui les entoure.
Les points forts du livre
- un sujet intrigant : né durant le crash boursier de 1989, le phénomène des évaporés japonais interpelle par son ampleur. Aidés par une administration plus souple, les citoyens peuvent ainsi décider de se réinventer, sans craindre la moindre poursuite. Si une telle décision semble impossible en France, les explications de Léna Mauger sur le sujet m’ont fascinée.
- le poids du récit : sur le terrain, l’autrice et son compagnon confrontent les avis. Ils rencontrent les familles de disparus, l’ancien employeur pour certains, les évaporés eux-mêmes ou de futurs recruteurs. Pourquoi fuir et ne jamais revenir ? Comment changer d’identité ? Peut-on retrouver du travail ? Tous deux tentent de comprendre, mais ces questions déclenchent la gêne, l’humiliation ou la tristesse chez leurs interlocuteurs. Ces témoignages disent beaucoup de la culture nippone et ses injonctions. Ils sont à la fois touchants et révoltants.
Ce qui m’a manqué
- et après ? Une fois l’étonnement et la curiosité passés, le propos s’essouffle peu à peu. En fine journaliste, Léna Mauger rapporte ce qu’elle voit, ce qu’elle entend. Cela n’a pas suffi à me captiver complètement. Lassée par une dynamique de répétition, j’ai décroché dans la seconde moitié du livre.

En bref, un bilan mitigé pour ce court texte à la frontière entre le témoignage et l’enquête.
Mots-clés : Japon, disparition, évaporés, dettes, enquête
Une citation : « Il faut cesser de s’abriter derrière nos traditions d’évaporation, d’hara-kiri des samouraïs… Si les gens choisissent de disparaître, c’est d’abord parce que quelque chose ne fonctionne pas et que personne n’y fait rien. »
Quelques mots sur l’autrice : Léna Mauger est une journaliste française, née en 1983. En 2014, elle publie son premier ouvrage, Les évaporés du Japon, avec son conjoint et photographe Stéphane Remael, aux éditions Les Arènes. Le livre est réédité cette année dans la collection Komon.
À lire aussi : la collection Komon, lancée par Les Arènes, propose un « accès immédiat au Japon ». Parmi les titres parus, j’ai lu et beaucoup aimé La parfaite Tokyoïte de June Fujiwara, La quête du sushi parfait de Jad Ibrahim, Je suis celle que vous cherchez d’Arnaud Guigue ou encore Tokyo crush de Vanessa Montalbano.
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Ce livre vous tente ?
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