N’oublie pas les fleurs – Genki Kawamura

Kawamura Genki - Éditions : Fleuve
10 / 10
6Commentaires

Quatrième de couverture :

Le soir du 31 décembre, Izumi rend visite à sa mère Yuriko pour les fêtes de fin d’année, mais cette dernière est absente. Il la retrouve finalement perchée sur la balançoire d’un parc voisin, où elle semble perdue. Cet évènement n’est que le premier signe de la maladie qui la ronge : quelques mois plus tard, il apprend qu’elle est atteinte d’Alzheimer. A mesure que les souvenirs de Yuriko s’estompent, ceux de l’enfance d’Izumi ressurgissent. En prenant soin de sa mère – au moment où lui-même s’apprête à devenir père – Izumi tente de comprendre ce qui l’a éloigné d’elle au fil du temps, s’interroge sur le sens de leur relation. Pour retrouver l’essentiel de ce qui leur reste à présent.

 

 

A lire et à faire lire…

A l’heure où je prends la plume, N’oublie pas les fleurs ne paraît que dans cinq moins. Nous sommes en avril, je viens de refermer le nouveau roman de Genki Kawamura et je veux garder intactes mes émotions en les retranscrivant de suite. Je ne sais s’il aura la chance d’avoir une place de qualité dans la rentrée littéraire de septembre prochain. Mais il en a déjà une grande dans mon cœur.

Alors qu’il se rend chez sa mère pour célébrer le réveillon de la Saint Sylvestre, Izumi trouve la maison vide à son arrivée. Il part à sa recherche dans les rues du quartier et l’aperçoit rapidement sur une balançoire. Yuriko est perdue, hagarde. Un premier moment d’absence, qui en initiera beaucoup d’autres. Izumi apprendra quelques semaines plus tard que sa mère est atteinte de la maladie d’Alzheimer…

Malgré la gravité du sujet choisi par son auteur, N’oublie pas les fleurs est emprunt de douceur, de pureté et de tendresse. Dans l’histoire d’Izumi et de Yuriko, on y lit la pudeur des Japonais et leur délicatesse. Genki Kawamura décrit la timide relation d’une mère et son fils, discrets, ne sachant montrer leurs émotions. Alors qu’Izumi s’apprête à devenir père, lui qui n’a jamais connu le sien, s’interroge. Comment élever un enfant ? Quel est le rôle de la figure paternelle ? Les oublis de Yuriko viennent empêcher un éventuel dialogue…

 

 

“Elle sortit de la maison et leva les yeux : le ciel était jaune. Pas un nuage en vue, pas de soleil non plus. Elle descendit la rue en pente et tourna à gauche, consciente qu’elle devait se dépêcher. Izumi ne tarderait pas à arriver. Une mélodie au piano s’élevait de l’une des maisons, toutes de taille semblable, qui bordaient le chemin. Rêveries, de Schumann. L’artiste butait invariablement après les deux premières mesures.”

 

Plus tard, le jeune homme fera une intrigante découverte. Des carnets noircis de la main de sa mère lorsqu’il était adolescent. Izumi croit pouvoir y trouver les réponses à ses questions.

L’écrivain déploie un texte profond et très bien écrit sur la maladie d’Alzheimer, la parentalité, et, plus rare en littérature, les relations mère-fils. Par leurs silences, les personnages se devinent aimants et attentionnés. Si les non-dits persistent, les gestes peuvent parfois remplacer tous les mots – ou maux.

La poésie de ce livre se traduit aussi par les nombreuses descriptions du quotidien et des mets japonais. Genki Kawamura nous invite à une réelle balade culinaire, qui ouvre les papilles et fait voyager. J’ai aimé la mélodie et l’élégance de ce roman. Je l’ai trouvé doux et triste à la fois. Et j’ai été touchée par cet hymne, d’un fils à sa mère. Par ce récit, l’auteur interpelle : que ferions-nous à la place d’Izumi ? N’oublie pas les fleurs est un roman important, à lire et à transmettre.

 

Connaissez-vous cet auteur japonais ?

Commentaires (3)
Delphine (delphpassionlivres)2021-11-01 16:29:01Répondre

Je ne connais pas cet auteur et ce livre : je commence à collectionner les coups de cœur de romans japonais : chic une nouvelle découverte en perspective ! un grand merci Mademoiselle "La prescriptrice en chef" :)

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mademoisellelit2021-11-02 08:36:08Répondre

Il a eu énormément de succès avec son précédent roman, Et si les chats disparaissaient du monde. Je suis sûre que tu connais sa couverture, avec ce petit chaton noir. Hâte de connaître ton avis sur celui-ci si tu te lances.

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Muriel2021-10-11 10:05:07Répondre

J'image l'émotion à lire ce livre ! Tu en parles si bien, j'ai très envie de me le procurer.

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mademoisellelit2021-10-11 11:45:37Répondre

Oui, c'est fait avec pudeur et délicatesse. C'est très beau.

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Stéphanie2021-10-08 07:21:05Répondre

Bonjour maïte.
Je ne connais pas la littérature japonaise et je suis en train de m'y mettre car tu le conseilles.
Ca a l'air d'être doux avec le sentiment que se laisser porter est ce qui compte.
Du coup j'ai bien envie de lire ce roman... je te dirais mes impressions..
A bientôt
Et encore une fois merci pour tout ce que tu nous partages;)
Stéphanie

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mademoisellelit2021-10-08 09:58:24Répondre

Merci à toi pour le temps que tu prends à me lire. Hâte de connaître ton ressenti sur ce roman coup de cœur.

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