555, Hélène Gestern : Mon avis

Gestern Hélène - Éditions : Arlea
4Commentaires

Le pitch ?

Alors qu’il s’attèle à l’entretien d’un étui de violoncelle, Grégoire Coblence, ébéniste, découvre une étrange partition dans le boîtier de l’instrument. Passionné de musique, Grégoire questionne son voisin et ami luthier, Giancarlo, sur l’authenticité du document.

Sans avertir le propriétaire du violoncelle, tous deux demandent l’aide de Manig Terzian, grande musicienne, pour tenter d’en savoir plus. Rapidement, cette spécialiste du clavecin authentifie la sonate. Pour elle, il s’agirait d’un morceau composé par le musicien italien Scarlatti, et la partition serait un original !

Mais les deux hommes n’ont pas le temps de mener leur enquête : le sésame est volé quelques jours plus tard, sans aucune trace d’effraction dans l’atelier…

 

Les points forts du livre

  • une structure narrative bien pensée : en plus du trio présenté ci-dessus, Hélène Gestern met en scène un certain Rodolphe Luzin-Farge, mélomane et spécialiste de Domenico Scarlatti, et Joris de Jonghe, riche Belge collectionneur d’art. À tour de rôle, comme un ballet parfaitement orchestré, ces cinq protagonistes prennent la parole. Grâce à leurs confidences, leurs secrets, leurs manipulations ou leurs trouvailles, l’enquête avance. Avec cette alternance astucieuse, l’écrivaine déploie un roman hyper prenant, dont les courts chapitres s’enchaînent à souhait. Très attachée au personnage de Grégoire, parfait héros gentil et malheureux depuis que son épouse l’a quitté, il me tardait de le retrouver à chaque roulement.
  • un récit foisonnant : au-delà de cette mécanique intelligente, l’autrice développe une intrigue rythmée, dans laquelle il est impossible de s’ennuyer. Tel un chef d’orchestre, le voleur de la partition semble avoir commandité cette opération mystérieuse. Hélène Gestern lui offre sa plume, embrouillant les pistes.
  • un instrument méconnu en fiction contemporaine : si la musique est centrale en littérature, le clavecin est peu étudié, en comparaison du violon ou du piano. En s’intéressant à l’homme aux 555 sonates, l’écrivaine livre une œuvre documentée, musicale, pertinente et passionnante.

 

 

 

 

En bref, une quête de près de 500 pages, riche et palpitante, que j’ai adoré dévorer. Une première approche dans l’univers de cette autrice française, dont je prendrai, à coup sûr, le temps d’approfondir la découverte. À vos conseils en commentaire !

 

Mots-clés : musique, Scarlatti, partition, clavecin, luthier, violoncelle, trahison, enquête

Une citation : « Je suis là, derrière vous. Vous ne me voyez pas, vous ne m’entendez pas. Vous ne soupçonnez même pas ma présence. Mais je vous observe, comme on observe des poissons rouges de leur bocal. J’ai à ma disposition toutes sortes de ruses. J’ai de quoi vous faire tourner en rond durant des heures, des jours, des semaines. Tous autant que vous êtes. La partie va être longue. Tant mieux. »

Quelques mots sur l’autrice : Hélène Gestern est une écrivaine française, née en 1971. Son premier roman, Eux sur la photo, est paru en 2011 aux éditions Arléa. 555 est son dixième ouvrage. Il a reçu le Grand prix RTL-Lire, le prix Relay des voyageurs lecteurs et le prix Charles-Exbrayat en 2022.

À lire aussi : le roman Âme brisée d’Akira Mizubayashi, dont l’intrigue tourne autour d’un instrument de musique, m’a beaucoup marquée. Je vous en parlais par ici.

 

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Avez-vous lu ce livre ?

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Commentaires (3)
Hélène Huet2025-04-29 13:20:15Répondre

Alors pas encore lu mais très tentée
Par contre j'ai lu "cezembre" et très belle découverte.

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Sabrina2025-04-29 10:21:37Répondre

Lu et adoré aussi de mon côté. J'ai aimé aussi Eux sur la photo de la même auteure.

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Françoise2025-04-27 11:24:38Répondre

J'ai lu ce livre car le thème m'a tout de suite tentée. Et pourtant, je ne l'ai pas dévoré. J'ai mis du temps à me laissé entraîner par l'histoire...

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mademoisellelit2025-04-28 10:48:26Répondre

L'enchaînement des personnages peut déstabiliser au début j'imagine. Personnellement, c'est ce qui m'a rapidement tenu en haleine.

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