La couleur des mots, Tahar Ben Jelloun : Mon avis
Quatrième de couverture :
Enfant, Tahar Ben Jelloun dessinait sur les grands papiers d’emballage du magasin d’épices de son père. Étudiant, durant les dix-neuf mois passés dans un camp disciplinaire de l’armée marocaine, il écrivit en cachette ses premiers poèmes. Écrire et peindre : ces deux passions n’ont cessé de guider sa vie. Le bleu de Tanger et la lumière crue ont nourri son œuvre protéiforme. Entre deux cultures, entre deux rives, entre deux disciplines, Tahar Ben Jelloun s’est construit au fil des rencontres. Dans ce récit intime, il plonge pour la première fois aux sources de sa création. Là où, entre ombre et lumière, se tissent la douleur et la beauté du monde.
L’art des mots.
Elle prend une part de plus en plus importante dans mes lectures. La peinture est une passion, elle colore régulièrement les récits de vie que je choisis de lire. Naturellement, lorsque les éditions L’Iconoclaste m’ont proposé de recevoir La couleur des mots de Tahar Ben Jelloun, j’ai accepté avec bonheur. L’écrivain et peintre se confie sur ses deux addictions.
D’abord à Fès, sur les feuilles d’emballage du magasin d’épices de son père. A Tanger, émerveillé par le bleu immense de la mer. A Dubaï, reconnu par ses pairs et exposé pour la première fois. Ou plus tard, sur les vitraux d’une petite église catholique. Tahar Ben Jalloun peint, inspiré par Van Gogh, la poésie, le cinéma et ses rencontres. L’homme de lettres écrit, sur Aragon, Genet, l’Afrique. Il valse entre les mots et les tableaux, motivé par le seul désir de créer.
“J’aimais passer la journée dans le magasin de mon père et sentir tous ces parfums d’épices venues de loin. Je voyageais dans des pays imaginaires pour lesquels j’inventais des villes et des personnages. Je m’y sentais en sécurité et j’avais confiance en moi. Je n’étais pas un enfant rêveur, non, mais un enfant observateur, impatient d’apprendre. J’avais besoin de raconter des histoires.”
C’est un livre qui en appelle d’autres. Un texte inspirant, dont les confidences de l’auteur invitent au voyage, à la curiosité. C’est ce que j’aime en littérature. Dans ce témoignage, Tahar Ben Jelloun évoque son enfance au Maroc, dans les rues colorées ou au fond des salles de cinéma. Il raconte son amour pour le dessin et l’écriture de ses premiers poèmes. L’artiste revient aussi sur son arrivée à Paris, la publication du premier manuscrit, et la reconnaissance des professionnels pour sa peinture.
Par son écriture maîtrisée, La couleur des mots m’a donné envie de découvrir les romans de Tahar Ben Jelloun (j’ai d’ailleurs depuis lu L’enfant de sable et je vous en reparlerai). Ses souvenirs marocains ont réveillé en moi un besoin de soleil et d’évasion. Et sa soif de culture a activé l’envie de lire plus, de m’ouvrir à la poésie, de courir les expos à travers le Monde et de combler mes lacunes devant les grands films de cinéma.
L’émotion de Tahar Ben Jelloun est vivante et contagieuse. Je vous souhaite d’y être touché comme je l’ai été à la lecture de La couleur des mots.