La forêt de flammes et d’ombres, Akira Mizubayashi : Mon avis

Mizubayashi Akira - Éditions : Gallimard
4Commentaires

Le pitch ?

Tokyo, décembre 1944. Le destin de Ren croise celui de Bin et Yuki au centre de tri postal. Une amitié profonde et soudaine naît entre ces trois étudiants, à la passion artistique commune.

Très vite, Ren Mizuki, élève aux Beaux-Arts, est appelé en Mandchourie comme peintre de guerre.

Blessé, mutilé de ses deux bras, il rentre brisé, persuadé qu’il ne pourra plus jamais exercer son art.

L’amour de Yuki, peintre elle aussi, et le soutien de son ami Bin, violoniste professionnel, lui permettront-ils de se relever ?

Les points forts du livre

  • un renouvellement bienvenu : sensible au travail d’Akira Mizubayashi, j’avais regretté des redondances à la lecture de sa trilogie (constituée de Âme brisée, Reine de cœur et Suite inoubliable). Les thèmes, la structure narrative et des éléments de l’intrigue se répètent dans les trois ouvrages. Pour mon plus grand plaisir, le schéma et les sujets de La forêt de flammes et d’ombres diffèrent enfin. Après s’être intéressé à la musique, l’écrivain place la peinture au cœur de sa nouvelle œuvre, et agrémente les passages descriptifs par la retranscription des carnets de Ren, Yuki et Bin. Ainsi, je me suis sentie au plus près des personnages.
  • un contexte historique : l’art peut-il sauver de tout ? La question se pose en découvrant les horreurs de la guerre vécues par notre héros. À travers le récit de son traumatisme, Akira Mizubayashi raconte les conséquences de la domination du nationalisme au Japon.
  • une ode à l’amour : au-delà du climat belliqueux relaté en introduction du roman, l’auteur déploie une magnifique histoire d’amour, de transmission, d’amitié et de partage. J’ai été touchée par l’estime, l’entraide et la fierté à l’intérieur du trio. Le discours d’Akira Mizubayashi est porté par sa plume romanesque.
  • une écriture cathartique : dans l’intimité d’une soirée parisienne avec son éditeur, l’auteur a confié être hanté par les souvenirs de son père. Écrire sur les épisodes qui ont marqué sa vie est une façon de panser les plaies familiales. Comment ne pas être ému.e par de telles confidences ?

 

 

En bref, un texte empreint de beauté et de poésie sur les blessures du passé, le pouvoir de l’amour et de l’art dans la reconstruction. Une belle surprise de la rentrée littéraire.

 

Mots-clés : Japon, guerre, peinture, amour, art, musique

Une citation : « Depuis longtemps, nous avons perdu, n’est-ce pas, la virginité du contact avec la nature, les paysages, les villes, les gens, tout ce qui nous entoure : mon œil et mon oreille ont besoin de retrouver la fraîcheur du monde dans son état premier, quand il n’est pas souillé par les slogans, les ordres qui viennent d’en haut, les paroles avalées qui circulent robotiquement d’une bouche à l’autre. »

Quelques mots sur l’auteur : Akira Mizubayashi est un écrivain japonais, né en 1951 à Sakata. Ses romans, tous publiés aux éditions Gallimard, sont écrits en français. En 2025, l’auteur a reçu le Grand prix de la francophonie.

À lire aussi : j’ai découvert la plume d’Akira Mizubayashi avec son célèbre roman Âme brisée, premier opus d’une trilogie composée également de Reine de cœur et Suite inoubliable.

 

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Ce roman vous tente ?

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Commentaires (2)
Myrtiria2025-11-10 20:42:10Répondre

Ta description me donne bien envie de lire ce livre. Je me le rajoute ds mes livres à acheter. :)

Je trouve ton blog vraiment trés jolie !

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mademoisellelit2025-11-12 09:35:00Répondre

Merci et bienvenue à toi !

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Marie-Anne2025-10-26 11:23:49Répondre

Merci pour la présentation. Je suis bien tentée par la lecture de ce roman.

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mademoisellelit2025-10-28 10:37:06Répondre

Il est très beau, il ne peut que te toucher Marie-Anne.

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