Les relations mères/filles en littérature
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La relation mère/fille a été étudiée sous toutes les formes en littérature. Biographie, autobiographie, fiction, témoignage, la filiation parent/enfant inspire tous les écrivains. Aujourd’hui, je vous dresse une liste un peu originale, loin des classiques que tout le monde connaît sur le sujet.
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En cette période de confinement, j’anime chaque semaine des Book Club en direct sur le compte de la marque française Joone. Je prépare cinq ouvrages sur un thème choisi avec la marque, et je les présente ensuite durant du live. Après avoir abordé les destins de femme et la nature en littérature, cette semaine était consacrée aux relations mères/filles. Je me suis dit que j’allais vous en faire profiter également. Voici les cinq coups de cœur que je recommande régulièrement sur ce thème de filiation.
Changer l’eau des fleurs de Valérie Perrin
Violette Toussaint est garde-cimetière et aime ouvrir sa porte aux villageois de passage pour leur offrir le thé. Derrière cette vie paisible et solitaire, se cache un passé douloureux, que Violette a enterré et dont elle ne veut plus entendre parler.
Malgré une à l’eau de rose repoussante, Valérie Perrin signe un deuxième roman magistral, profond et poétique. Violette Toussaint est attachante et belle. Et si les larmes ne sont jamais loin, les rires prennent toujours le dessus.
Rien ne s’oppose à la nuit de Delphine de Vigan
La célèbre écrivaine revient sur la vie de sa mère, Lucile, déclarée bipolaire et qui s’est suicidée il y a quelques années. Après son décès, elle s’est interrogée sur l’enfance de cette mère fragile, et compliquée, questionnant les proches et amis. Delphine de Vigan retrace des années de souffrance, et ce basculement vers l’inéluctable. Un récit biographique bouleversant, courageux et très bien écrit.
Les dévorantes de Marinca Villanova
Trois femmes, trois mères, trois générations et époques différentes. Emma devient mère en 1942 au Maroc. Angèle élève seule sa fille à Paris en 1981. Karine va accoucher d’une petite fille en 2004. Elles sont liées les unes aux autres et ont en commun le désamour maternel…
Que faire quand les sentiments universels de la maternité ne viennent pas ? Pourquoi cet amour inconditionnel chez les autres n’existe pas entre Emma et sa fille ? Marinca Villanova se sert de son expérience professionnelle pour nous offrir une fiction qui pousse au questionnement et au doute.
Le berceau de Fanny Chesnel
Joseph est en train de construire le berceau de sa future petite-fille lorsqu’il apprend que son fils et son gendre sont décédés dans un crash d’avion. Ils avaient fait appel à une mère porteuse au Canada et cette petite fille va naître dans quelques mois. Après la souffrance, Joseph décide de faire son deuil en allant rencontrer cette femme au Canada. Il souhaite mettre en place une vraie relation avec sa petite-fille lorsqu’elle sera là, et créer un lien qu’elle n’a déjà plus avec la mort de ses deux papas.
Une relation grand-parent/enfant que je voulais mettre dans cette sélection. La parentalité, le deuil d’un enfant, l’homosexualité et la GPA sont abordés avec tendresse et délicatesse par Fanny Chesnel.
Les enfants de ma mère de Jérôme Chantreau
Paris, 1981, le mari de Françoise demande le divorce après des années de vie commune et deux beaux et grands enfants. Françoise déménage et emmène ses deux enfants avec elle. Une vie de bohème va commencer, elle va revivre et s’occuper des enfants du quartier. Petit à petit, elle y délaisse ses propres enfants…
Dans cette France sous Mitterrand, Jérôme Chantreau nous livre un roman sur la place de la femme dans notre société et sur les dérives adolescente. Passionnant.