Où vivaient les gens heureux, Joyce Maynard : Mon avis
Quatrième de couverture :
Lorsque Eleanor, jeune artiste à succès, achète une maison dans la campagne du New Hampshire, elle cherche à oublier un passé difficile. Sa rencontre avec le séduisant Cam lui ouvre un nouvel univers, animé par la venue de trois enfants : la secrète Alison, l’optimiste Ursula et le doux Toby. Comblée, Eleanor vit l’accomplissement d’un rêve. Très tôt laissée à elle-même par des parents indifférents, elle semble prête à tous les sacrifices pour ses enfants. Cette vie au cœur de la nature, tissée de fantaisie et d’imagination, lui offre des joies inespérées. Et si entre Cam et Eleanor la passion n’est plus aussi vibrante, ils possèdent quelque chose de plus important : leur famille. Jusqu’au jour où survient un terrible accident…
Un grand roman.
Le hasard engendre parfois les plus belles surprises. Laissé sur l’étagère de la bibliothèque par la propriétaire de mon logement, Où vivaient les gens heureux de Joyce Maynard m’a interpellée. En panne de lecture depuis plusieurs jours, je misais sur ce titre, pourtant épais, pour me remettre le pied à l’étrier. Mon choix – je l’ignorais encore – était le bon ! Où vivaient les gens heureux est le dixième opus de l’écrivaine américaine. Il est paru en 2021 aux éditions Philippe Rey.
Après une enfance solitaire et une adolescence bousculée, tout sourit à Eleanor. La jeune femme vit de sa passion d’illustratrice et achète une ferme dans le New Hampshire. La rencontre avec Cam vient confirmer ce bonheur trouvé. Ils se marient et accueillent leur premier enfant, Alison. Très vite suivie de Ursula et Toby.
La passion des débuts survivra-t-elle à cette nouvelle vie de famille ? Quelle mère devient Eleanor, elle qui n’a entretenu que très peu de rapport avec la sienne ?
“Elle voulait raconter des histoires, mais des histoires qui parlaient des réalités et des difficultés de la vraie vie : une mère qui passait une heure à faire d’incessants allers-retours sur la même route pour retrouver le sabre d’un pirate Playmobil, ou un très jeune fils plantant sa tête dans un bol de gelée, juste pour voir ce que ça faisait.”
L’extrait choisi ici résume en trois lignes le propos de Joyce Maynard dans son roman. L’autrice raconte la vie, dans sa banalité, sa cruauté, ou sa beauté. La fiction n’est pas édulcorée. L’héroïne partage joies et drames, bonheurs et contrariétés. Joyce Maynard décrit une femme dévouée, aimante, seule et profondément attachante. Dans l’adversité, Eleanor puise force et courage, oubliant son ego au profit de l’épanouissement de ses proches.
Avec justesse et, on le devine, expérience, Joyce Maynard explore les thématiques du divorce, de la famille dysfonctionnelle, des relations mère/enfants ou encore de la résilience. Fille de parents divorcés, je me suis reconnue dans les mots de la narratrice.
A cela s’ajoutent une plume soignée et une traduction de qualité pour un récit à la fois dur et magnifique. Un texte de six cents pages, savouré dans les moindres recoins, craignant déjà la fin arriver… En le refermant, une pensée : “puisse la littérature me procurer autant de plaisir à chaque lecture !”… Merci madame Maynard !
A lire aussi : par certains aspects, ce roman m’a rappelé l’excellent et troublant titre de Ashley Audrain, Entre toutes les mères (éditions JC Lattès, 2021). Je vous en parlais par ici.
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Quel(s) autre(s) roman(s) de l’écrivaine me conseillez-vous ?
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