Rentrée littéraire 2024 : 10 livres à lire !
10Commentaires*
Comme chaque année à la rentrée, ils sont des centaines sur les étals de nos librairies préférées.
Depuis fin août, je lis, trie, abandonne, et tamponne de mon ex-libris les plus beaux spécimens.
Avant de passer en mode « fêtes de fin d’année et ses idées cadeaux », voici mon top 10 de la rentrée littéraire 2024 !
*
La Petite Bonne, Bérénice Pichat
Résumé : Domestique au service des bourgeois, elle est travailleuse, courageuse, dévouée. Mais ce week-end-là, elle redoute de se rendre chez les Daniel. Exceptionnellement, Madame a accepté d’aller prendre l’air à la campagne. Alors la petite bonne devra rester seule avec Monsieur, un ancien pianiste accablé d’amertume, gueule cassée de la bataille de la Somme. Il faudra cohabiter, le laver, le nourrir. Mais Monsieur a un autre projet en tête. Un plan irrévocable, sidérant. Et si elle acceptait ? Et si elle le défiait ? Et s’ils se surprenaient ?
Éditeur : Les Avrils
Genre : littérature française, roman
Pourquoi ce livre ? Si ce roman n’a pas été un énorme coup de cœur au moment de sa lecture, l’écriture de Bérénice Pichat m’a marquée. L’histoire reste ancrée dans ma mémoire, malgré les semaines qui défilent. C’est aussi cela un bon livre.
La vie qui reste, Roberta Recchia
Résumé : Rome, années 50. Marisa et Stelvio Ansaldo tombent éperdument amoureux dans l’atelier d’Etorre, le père de Marisa. Ils forment un couple iconique, tout droit sorti d’un film de Visconti. Quelques années plus tard, Betta, 16 ans, leur fille adorée, belle et libre, est retrouvée morte sur une plage près de Rome. Le couple se délite, l’affection mutuelle et la complicité disparaissent, seul reste le chagrin.
Éditeur : Istya & Cie
Genre : littérature étrangère, roman
Pourquoi ce livre ? La littérature étrangère est parfois oubliée lorsqu’on évoque la rentrée littéraire. Ce roman a tous les ingrédients que j’aime retrouver dans la littérature italienne. Il a, en plus, été traduit par l’interprète d’Elena Ferrante.
Bienvenue à la librairie Hyunam, Bo-reum Hwang
Résumé : Quand certains ont imaginé le paradis comme une bibliothèque, d’autres choisiront sans hésiter une librairie. En garnissant les rayonnages de sa nouvelle librairie, Yeong-ju y met tout son coeur, comme si elle essayait, avec les livres, de renouer avec une amie perdue de vue depuis sa jeunesse. Elle répond aux demandes des lecteurs, même les plus surprenantes, elle cherche un livre pour dégeler le cœur et glisse parfois dans les volumes de petites notes de la taille d’une paume, qu’elle conclut par « ce roman m’a donné ce plaisir ». Elle découvre aussi le plaisir d’organiser des rencontres avec des écrivains, d’animer un club de lecture, d’accueillir un atelier d’écriture, de conseiller des livres avec la joie d’éteindre souvent des chagrins avec une heure de lecture. La librairie devient rapidement le cœur battant du petit quartier de Hyunam où se nouent des amitiés, des interrogations sincères sur le sens de la vie et le pouvoir des livres. Il y a à ses côtés le barista Min-jun, qui trie les grains de café comme les mauvaises pensées, Jimi la torréfactrice passionnée, sans compter les habitués qui ont élu domicile parmi les livres, comme Jeong-seo qui tricote des éponges en forme de pain de mie entre les bibliothèques.
Éditeur : Philippe Picquier
Genre : littérature étrangère, roman
Pourquoi ce livre ? Comme son titre l’indique, Bienvenue à la librairie Hyunam nous immerge au cœur d’une librairie sud-coréenne. On y découvre le métier de libraire et on assiste à la rencontre entre les employés, les auteurs et les lecteurs. Pas de grands rebondissements mais une lecture apaisante, parfaite pour l’automne ou l’hiver à venir.
La Ballerine de Kiev, Stéphanie Perez
Résumé : Février 2022, comme toute l’Ukraine, aux premiers jours du conflit, les danseurs du ballet de l’Opéra national de Kiev sont happés par la guerre. Dmytro, danseur étoile, s’engage dans l’armée sans hésiter. Une fois la terreur dépassée, Svitlana, sa femme également étoile, devient secouriste. Eux qui menaient une existence centrée sur leur corps et leur art découvrent la solidarité, la résistance, mais aussi la peur et la mort. Les corps parfaits sont mutilés, les amitiés qui semblaient solides sont brisées par la trahison. La guerre bouleverse les certitudes et pousse à faire des choix impossibles. Comment remonter sur scène ? Danser a-t-il encore du sens face à la barbarie ? L’art est-il un moyen de résister et de se reconstruire ? Une seule certitude : Svitlana ne dansera plus jamais comme avant…
Éditeur : Récamier
Genre : littérature française, roman
Pourquoi ce livre ? Parce que La ballerine de Kiev de Stéphanie Perez fait écho au conflit actuel entre l’Ukraine et la Russie. Déjà apprécié par un large public, il a récemment obtenu le prix Talent Cultura.
Je suis celle que vous cherchez, Arnaud Guigue
Résumé : Tokyo, 1936. La ville est en émoi : le corps nu d’un homme vient d’être retrouvé dans une chambre d’hôtel. Son sexe a été tranché. Sur sa cuisse, une déclaration d’amour écrite en lettres de sang: « Sada, Kichi, ensemble pour toujours ». Très vite, une femme est arrêtée et avoue son crime. Elle s’appelle Abe Sada. Son procès déchaîne les passions. Dans un Japon impérial aux mœurs contrôlées, sa légende ne fait que commencer.
Éditeur : Les Arènes, Collection Komon
Genre : littérature française, récit
Pourquoi ce livre ? Arnaud Guigue y retrace le destin incroyable d’Abe Sada, la geisha ayant inspiré le film L’empire des sens. Son histoire est fascinante et le récit très prenant. Comme les Japonais de l’époque, on se pose mille questions à la lecture des faits. Si le livre n’a pas vocation à y répondre, il propose une biographie complète de la meurtrière, contrairement à l’adaptation de Nagisa Ōshima.
Carnet chéri, Juliette Mallet
Résumé : Juliette Mallet, illustratrice et créatrice de la marque Coucou Suzette, s’est lancée avec passion dans un carnet illustré drôle et coloré façon journal intime pour s’amuser du quotidien. Au fil des saisons, elle saisit les petits riens de tous les jours et raconte ses péripéties, sa vie de famille entourée d’animaux adorés, ses angoisses, ses passions créatives, et tout ce qui la fait rire. Sous sa plume, se dessine la vie d’une jeune femme d’une trentaine d’années avec une âme d’enfant qui, en se racontant, nous raconte tou.tes.
Éditeur : Les Insolentes
Genre : bande dessinée
Pourquoi ce livre ? Il y a bien longtemps que je n’avais pas autant adoré un album dessiné ! Carnet chéri a été une bulle de douceur et de rire au milieu de tous les romans lus en cette rentrée.
Intermezzo, Sally Rooney
Résumé : Ivan et Peter, deux frères que les années ont éloignés, se retrouvent à la mort de leur père. Ivan, vingt-deux ans, est un brillant joueur d’échecs, ultrasensible et solitaire. Peter, juriste renommé de Dublin, est un trentenaire aux multiples conquêtes. Tous deux vivent des amours périlleuses pendant ce moment délicat du deuil, intermède de vie où la fragilité n’exclut pas l’aventure.
Éditeur : Gallimard
Genre : littérature étrangère, roman
Pourquoi ce livre ? S’il faut quelques chapitres pour apprivoiser la langue de Sally Rooney, la suite du récit se dévore. Intermezzo est le reflet de toutes les obsessions de l’écrivaine, fidèle à ses précédents romans.
Jacaranda, Gaël Faye
Résumé : Quels secrets cache l’ombre du jacaranda, l’arbre fétiche de Stella ? Il faudra à son ami Milan des années pour le découvrir. Des années pour percer les silences du Rwanda, dévasté après le génocide des Tutsi. En rendant leur parole aux disparus, les jeunes gens échapperont à la solitude. Et trouveront la paix près des rivages magnifiques du lac Kivu. Sur quatre générations, avec sa douceur unique, Gaël Faye nous raconte l’histoire terrible d’un pays qui s’essaie malgré tout au dialogue et au pardon. Comme un arbre se dresse entre ténèbres et lumière, Jacaranda célèbre l’humanité, paradoxale, aimante, vivante.
Éditeur : Grasset
Genre : littérature française, roman
Pourquoi ce livre ? Est-il encore nécessaire de défendre Jacaranda, phénomène de cet automne ? Tout a déjà été dit sur ce second roman, présent dans la sélection finale du prix Goncourt. Je vous en parlais moi-même dans la chronique ci-dessous.
Trois sœurs, Laura Poggioli
Résumé : Moscou, 2018. Après avoir vécu des années dans le monde violent de leur père, les sœurs Khatchatourian, âgées de 17 à 19 ans, se sont vengées. La Russie se déchire à propos de cette affaire. Avec justesse et sensibilité, Laura Poggioli raconte leur destin. Elle mêle le récit dense et captivant de l’histoire de cette famille avec celui de sa vie de jeune femme amoureuse à Moscou. Dans un pays où le dicton populaire dit que « s’il te bat, c’est qu’il t’aime« , jusqu’où la violence des hommes peut-elle rester impunie ?
Éditeur : Collection Proche
Genre : littérature française, récit
Pourquoi ce livre ? Heureusement pour nos porte-monnaies, les livres de poche aussi font leur rentrée. J’étais passée à côté de la parution de ce titre en 2022. L’histoire de ce fait divers m’a horrifiée. Et le témoignage de son autrice m’a émue.
Alors c’est bien, Clémentine Mélois
Résumé : Bernard Mélois est sculpteur. Il a consacré son existence à souder des figures spectaculaires dans le capharnaüm de son atelier, en chantant sous une pluie d’étincelles. Alors qu’il vit ses derniers jours, ses filles reviennent dans leur maison d’enfance. En compagnie de leur mère, des amis, des voisins, elles vont faire de sa mort une fête, et de son enterrement une œuvre d’art. Périple en Bretagne pour faire émailler la croix, customisation du cercueil, préparatifs d’une cérémonie digne d’un concert au Stade de France : l’autrice raconte cette période irréelle et l’histoire de ce père hors du commun dont la voix éclaire le récit. D’une fantaisie irrésistible, Alors c’est bien offre un regard sensible et inattendu sur la perte et la filiation. C’est aussi l’hommage de l’artiste Clémentine Mélois à son père, ce bricoleur de génie qui lui a transmis son humour inquiet, son amour des mots et son vital élan de création.
Éditeur : L’Arbalète Gallimard
Genre : littérature française, témoignage
Pourquoi ce livre ? J’ai gardé, comme on dit, le meilleur pour la fin. Mon coup de cœur pour Alors c’est bien de Clémentine Mélois est immense. En attendant de trouver les mots pour vous en parler dans une chronique, je le glisse ici espérant vous convaincre de le lire…
_________
Et vous, quels livres de la rentrée littéraire me recommandez vous ?
_________