961 heures à Beyrouth (et 321 plats qui les accompagnent), Ryoko Sekiguchi : Mon avis

Sekiguchi Ryoko - Éditions : P.O.L
10Commentaires

Quatrième de couverture :

« Les livres sur Beyrouth ne traitent que de la guerre. Comme si cette ville n’avait d’autre thème à offrir que celui du heures drame. Dans ce cas, parler de la nourriture beyrouthine en littérature serait une transgression ?« . Pendant les 961 heures que Ryoko Sekiguchi a passées à Beyrouth, soit près d’un mois et demi, elle a dégusté 321 plats. Ce qui devait initialement être un livre de cuisine dresse aussi le portrait d’une ville, dont la riche culture se nourrit des personnes qui y vivent. Grâce aux histoires que les Beyrouthins lui ont racontées, l’autrice « fait revenir » – comme des oignons dans une poêle – un passé heureux qu’elle tente de préserver de l’oubli.

 

Voyage au Liban.

Une fois n’est pas coutume, ni la photo en couverture, ni le choix du titre n’ont enclenché mon envie de lire ce livre. En l’apercevant en librairie, le nom de l’écrivaine m’a rappelé la douceur et la poésie de son texte Nagori, sur les saisons qui passent au Japon. 961 heures à Beyrouth (et 321 plats qui les accompagnent) est paru en 2021 aux éditions P.O.L et est maintenant disponible chez Folio.

En résidence à la Maison des écrivains de Beyrouth pour la commande d’un livre sur la ville, Ryoko Sekiguchi y passe un mois et demi et… 961 heures ! L’autrice japonaise accepte la mission à une condition : pouvoir raconter la capitale libanaise à travers sa cuisine. 321 repas plus tard, l’heure de rentrer en France a sonné. Ryoko Sekiguchi est déjà nostalgique, mais elle sait, grâce au travail d’écriture restant, qu’elle vivra encore un temps auprès des Beyrouthins.

 

 

« Certains parfums arrivent en douce, d’autres accourent vers vous. Le tabbouleh est un plat d’explosions. À chaque bouchée, vous écrasez des cellules et des fibres d’herbes, et ce qui surgit, ce sont des éclats, non d’épices, mais de la vie des plantes. Ce plat national peut être qualifié de petite bombe de vie explosive. »

 

Constitué de 321 courts paragraphes, à l’image des plats dégustés sur place, ce texte se picore comme les mezzés libanais. Entre chroniques culinaires, état des lieux du pays et rencontres marquantes, cet essai interroge sur la culture libanaise, leur rapport à la nourriture et le poids des événements.

Par les saveurs, les odeurs, la couleur des épices et aliments, les recettes, Ryoko Sekiguchi attise les papilles et nous envoie directement dans les quartiers de Beyrouth. Avec beauté, l’autrice déploie une ode à la nourriture, à l’art de cuisiner et de manger. Par son récit, elle rend aussi hommage à ce peuple victime de conflits et de nombreuses injustices ces dernières années.

961 heures à Beyrouth (et 321 plats qui les accompagnent) ouvre l’appétit et invite au voyage.

 

A lire aussi : dans Un sandwich à Ginza, Yôko Hiramatsu se balade dans les rues de Tokyo à la recherche des meilleurs plats. Avec poésie et appétit comme Ryoko Sekiguchi, elle dresse le portrait culinaire de la capitale nippone. Je vous en parlais par ici.

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Commentaires (4)
Michel2024-02-09 15:55:28Répondre

J'hésitais à le lire puis ta critique m'a mis l'eau à la bouche. Et le Liban et moi... je suis de la génération qui avait dix-huit ans lors du déclenchement de la guerre au pays du cèdre. Je termine le dernier Yôko Hiramatsu ("Le Roi des Gyozas" Picquier). Ce sont les mêmes protagonistes : la narratrice, le jeune homme et quelques autres, les dessins aussi,mais la poésie du premier n'a pas pris. Même si je suis pisco-végétarien , trop de descriptions dures sur les poissons et ne parlons pas des animaux. Comme on dit et plus encore en matière de livres de cuisine : chacun son goût !

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mademoisellelit2024-02-12 09:51:48Répondre

C'est intéressant car je suis végétarienne et je n'ai pas souvenir d'avoir été gênée lors de la lecture d'Un sandwich à Ginza.

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Michel2024-02-12 13:02:33Répondre

Cela me faisait déjà un peu bizarre quand ils mangeaient de l'ours...

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mademoisellelit2024-02-13 09:41:18Répondre

Cela me rappelle ma lecture du Restaurant de l'amour retrouvé d'Ito Ogawa... Je ne vous le recommande pas !

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Stéphanie2024-02-06 13:19:45Répondre

Helooooo maïte..comme je te l avais déjà dit j'ai abandonné ce livre au bout de 30 pages. Je n'ai pas ressenti ce côté poétique juste une succession de paragraphes.. on ne peut pas tout aime et comme tu l'as dit ya tellement de livres a lire qu'il ne faut pas forcer

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mademoisellelit2024-02-06 14:50:01Répondre

Exactement ! Le format ne peut pas plaire à tout le monde. ;)

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Martine2024-02-04 14:26:46Répondre

J'ai adoré ce livre :)

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mademoisellelit2024-02-06 14:48:50Répondre

Alors je vous recommande la lecture de Nagori si ce n'est déjà fait. ;)

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Sylvie2024-02-02 18:44:05Répondre

Très tentée par ta chronique !

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mademoisellelit2024-02-06 14:47:26Répondre

Je serais ravie d'avoir ton retour si tu le lis.

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