Par où entre la lumière, Joyce Maynard : Mon avis
Le pitch ?
À 57 ans, Eleanor retrouve la ferme familiale où elle a vécu heureuse avec son ex-mari, Cam, et ses trois enfants vingt-cinq ans plus tôt.
Le benjamin, Toby, a aujourd’hui 30 ans et élève des chèvres sur le domaine. Après les différentes épreuves qu’elle a dû affronter, Eleanor chérit cette relation privilégiée. D’autant que son fils aîné, Al, vit à des milliers de kilomètres, et que le lien avec sa cadette, Ursula, semble à jamais abîmé.
La disparition récente de Cam, dont Eleanor s’est occupé dans les derniers instants, pourra-t-elle les réunir à nouveau ?
Les points forts du livre
- un rappel des faits : quatre ans après le succès de Où vivaient les gens heureux, Joyce Maynard offre une suite aux aventures d’Eleanor dans Par où entre la lumière. Si ce second volet peut se lire indépendamment de son prédécesseur, l’écrivaine accompagne les. lecteurs.rices en replaçant régulièrement le contexte. Au vu de l’épaisseur du livre, je n’ai pas été dérangée par les redondances.
- Toby, un héros attachant : au-delà du retour de sa célèbre protagoniste, Joyce Maynard centre une partie de son récit sur le personnage de Toby. J’ai aimé lire l’attachement, la confiance et la pudeur qui se dégagent entre la mère et son fils. J’ai été touchée par la candeur du jeune homme, sa gentillesse et sa générosité. On vibre, on sourit et on pleure, parfois, avec eux.
- un scénario foisonnant : à bientôt soixante ans, Eleanor entre dans ce qui semble être le dernier cycle de son existence. Après les sacrifices, la culpabilité, le dévouement, a-t-elle encore droit au bonheur ? La vie lui réserve bien des surprises… Sur près de quinze années, le livre compte 600 pages de rebondissements, que l’on dévore sans rechigner. Je souligne la qualité de la traduction, qui favorise le plaisir de lecture.
- le reflet d’une époque : derrière les joies et les peines de son héroïne, Joyce Maynard raconte les États-Unis du XXIe siècle. En toile de fond, le texte évoque les élections, la crise climatique ou encore les tueries de masse. Une façon pour la romancière, peut-être, de porter un message.

En bref, merveilleux coup de cœur pour cette fresque familiale, émouvante et captivante. Un roman au cœur de l’humain, de ses failles, de ses peurs et de ses espoirs. Une belle surprise en cette rentrée littéraire, que je vous invite tout de même à découvrir après avoir lu Où vivaient les gens heureux.
Mots-clés : famille, éducation, maladie, politique américaine, écologie
Traduction : Florence Lévy-Paoloni
Une citation : « Elle n’avait pas oublié l’époque où elle désirait tellement disposer ne serait-ce que d’un quart d’heure pour s’asseoir tranquillement avec un livre ou pour prendre un bain sans qu’un des enfants ne l’appelle. Mais, à vivre des journées entières sans avoir à s’occuper de personne, sinon d’elle-même, elle ne savait plus trop qui elle était. »
Quelques mots sur l’autrice : Joyce Maynard est une écrivaine américaine, née dans le New Hampshire en 1953. Par où entre la lumière est la suite de son roman Où vivaient les gens heureux, traduit en France en 2021 aux éditions Philippe Rey. À ce jour, Joyce Maynard a publié treize ouvrages.
À lire aussi : j’ai découvert l’univers de l’autrice avec Où vivaient les gens heureux il y a deux ans. Je vous parlais de mon coup de cœur par ici. Depuis, j’ai aimé Long week-end, L’homme de la montagne ou encore De si bons amis.
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Avez-vous déjà lu Joyce Maynard ?
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