L’homme de la montagne, Joyce Maynard : Mon avis
Le pitch ?
Été 1979, Californie, banlieue de San Francisco. Rachel, 13 ans, et sa sœur Patty, 10 ans, errent chaque jour dans la montagne. Les fillettes, fusionnelles et délaissées par leur mère depuis son divorce, vivent dans l’attente des quelques déjeuners passés avec leur père, Anthony.
Bientôt, ces moments deviennent rares. Alors qu’une jeune femme est assassinée au cœur de la colline, Anthony Torricelli, inspecteur de police, dirige l’affaire. Au fil des semaines, l’enquête piétine, es meurtres se multiplient, laissant les habitants dans l’angoisse et la peur.
Face à l’absence de leur héros, Rachel part à la recherche du tueur en série.
Un début sous réserve
- un style à apprivoiser : pourtant habituée – et admirative – de l’écriture de Joyce Maynard, il m’a fallu quelques pages pour embarquer dans le récit. L’emploi de parenthèses et digressions en nombre dans les premiers chapitres ont failli avoir raison de ma patience. C’était sans compter sur le soutien de Mario, mon comparse de lecture, et l’arrivée du premier crime, pour m’encourager à poursuivre.
Les points forts du livre
- une intrigue addictive : après un départ hésitant, le rythme s’accélère avec la description des meurtres en série. Plaçant ses deux héroïnes au cœur du danger, Joyce Maynard livre un texte angoissant, difficile à lâcher.
- une narratrice sensible et identifiable : comme l’écrivaine l’avait déjà brillamment démontré dans Long week-end, se glisser dans la peau d’un adolescent lui réussit. Derrière les mots de Rachel, 13 ans, Joyce Maynard raconte la puberté, les familles dysfonctionnelles, la sororité ou encore les relations père-fille. On s’attache à cette grande sœur protectrice, à la fois responsable et en constante quête d’amour.
En bref, tantôt roman d’apprentissage, tantôt thriller psychologique, L’homme de la montagne confirme le talent de conteuse de Joyce Maynard. Un roman émouvant et intriguant, que l’on quitte à regret comme ses personnages.
Mots-clés : montagne, sœurs, adolescence, père, meurtres, tueurs en série, famille
Traduction : Françoise Adelstain
Une citation : « La fille de treize ans déteste sa mère. Adore son père. Déteste son père. Adore sa mère. Alors quoi ?
Les filles de treize ans sont grandes et petites, grosses et maigres. Ni l’un ni l’autre, ou les deux. Elles ont la peau la plus douce, la plus parfaite, et parfois, en l’espace d’une nuit, leur visage devient une sorte de gâchis. Elles peuvent pleurer à la vue d’un oiseau mort et paraître sans cœur à l’enterrement de leurs grands-parents. Elles sont tendres. Méchantes. Brillantes. Idiotes. Laides. Belles. »
Quelques mots sur l’autrice : Joyce Maynard est américaine, elle est née en 1953 et a publié une dizaine de titres aux éditions Philippe Rey.
À lire aussi : avec la même puissance à chaque fois, Joyce Maynard nous embarque dans des univers différents. J’ai aimé et vous recommande la lecture de Où vivaient les gens heureux, L’hôtel des oiseaux ou encore Long week-end.
_____________
Avez-vous déjà lu Joyce Maynard ?
_____________