Celle que je suis – Claire Norton

Norton Claire - Éditions : Robert Laffont
6 / 10
4Commentaires

Quatrième de couverture :

Valentine vit dans une petite résidence d’une ville de province. Elle travaille à temps partiel au rayon librairie d’une grande surface culturelle. Les livres sont sa seule évasion ; son seul exutoire, le journal intime qu’elle cache dans le coffre à jouets de son fils. Et son seul bonheur, cet enfant, Nathan, qui vient de souffler ses six bougies. Pour le reste, Valentine vit dans la terreur qu’au moindre faux pas, la colère et la jalousie de son mari se reportent sur Nathan…
L’arrivée d’un couple de voisins âgés dans l’appartement d’en face va complètement bouleverser sa vision du monde. Car comment résister à la bonté de Guy, qui se conduit avec Nathan comme le grand-père qu’il n’a jamais eu ? Comment refuser la tendresse de Suzette, cette femme si maternelle, elle qui a tant manqué de mère ? Peu à peu, Valentine se laisse apprivoiser.
Jusqu’au jour où elle commet une minuscule imprudence aux conséquences dramatiques… Mais une chose change tout, désormais : elle n’est plus seule pour affronter son bourreau et reconstruire sa vie volée.

 

“Nous ne sommes que le produit de notre histoire. Et pour moi, cette dernière a mal commencé. Je m’appelle Valentine. Valentine Ravier, née Bazin. Je suis née le 21 février 1986 à 7h15, à Verdun, un jour de froid glacial. J’ai donc poussé mon premier cri précisément soixante-dix ans après le début de la bataille de Verdun, qui allait faire plus de 300 000 morts et 700 000 blessés. Comment ne pas voir dans cette concordance de dates un mauvais présage ?”

 

Mon avis :

Découverte pour la première fois avec son roman feel good Ces petits rien qui nous animent l’an dernier, j’ai retrouvé la plume de Claire Norton dans Celle que je suis, qui vient de paraître aux éditions Robert Laffont.

Après une enfance difficile où l’absence et l’abandon ont pris toute la place, Valentine a construit son foyer auprès de son mari Daniel, et avec son fils Nathan. Les blessures du passé ne lui ont pas permis de s’affirmer lorsque les premiers coups sont tombés… Valentine subit le triste sort de nombreuses femmes en France. Victime de violences conjugales, son fils Nathan est sa seule bouée de sauvetage.

Alors qu’elle a pris l’habitude de coucher ses maux sur papier, et de cacher ses confidences dans la chambre de son fils, Valentine fait une rencontre inattendue, lui donnant peut-être l’espoir qu’une sortie de secours reste possible…

 

 

La littérature offre parfois l’occasion de dénoncer, de prendre part, d’envoyer un signal. En s’attaquant à un sujet si grave, Claire Norton choisit de mettre en lumière ces femmes battues, violentées et violées par leur conjoint. A travers le destin de son héroïne, c’est celle de milliers d’individus qu’elle décrit. A la lecture de Celle que je suis, on devine les recherches et les rencontres que l’auteure a pu faire. Au même titre qu’on imagine les difficultés qu’elle a ressenties pour trouver les mots justes, et doser l’émotion de son récit.

Si j’ai reconnu le ton rythmé et vif de l’écrivaine, je suis restée en dehors de l’histoire. Le caractère surjoué de Valentine lui fait perdre en crédibilité. Et le texte parsemé ainsi d’allégories, manque de véracité. A regret, la tendresse des autres protagonistes n’y a rien fait. Puis, tel un sursaut, la fin du roman nous attrape et délivre des scènes dignes d’un vrai page turner. L’affection, absente jusqu’à présent, laisse place au frisson et à l’angoisse.

Au-delà du scénario, la sincérité de Claire Norton est sans équivoque. L’auteure fait preuve de courage et de force en délivrant un livre sombre, violent et dur. Par son thème, nul doute qu’il touche un large public et qu’il sème quelques graines.

 

Avez-vous déjà lu une fiction sur les violences conjugales ?

 

Commentaires (2)
Leslie2024-03-11 15:43:41Répondre

J'ai lu "la claque" de Nicolas Robin et "ma grande" de Claire Castillon. La violence conjugale mais avec l'homme en tant que victime. Ses deux romans ne peuvent que toucher. Avec une préférence pour le rythme de l'écriture de Claire Castillon.

Répondre




mademoisellelit2024-03-12 09:48:48Répondre

Merci pour ces deux recommandations.

Répondre




Lucile2021-05-26 14:06:30Répondre

Bonjour:)
J'avais lu "La deuxième femme" de Louise Mey sur le thème des violences conjugales et j'avais beaucoup aimé.
Un roman très finement écrit, complexe et plein de subtilités. Je l'avais trouvé parfaitement ciselé.

Répondre




mademoisellelit2021-05-26 14:47:11Répondre

Merci pour ce conseil précieux, que je note de suite :)

Répondre





Ajouter un commentaire