Du miel sous les galettes – Roukiata Ouedraogo

Ouedraogo Roukiata - Éditions : Slatkine & Cie
9 / 10
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Quatrième de couverture :

Roukiata est née au Burkina-Faso. De sa plume, légère et nostalgique, elle raconte avec tendresse et humour ses années d’enfance, son pays, ses écrasantes sécheresses et ses pluies diluviennes, la chaleur de ses habitants, la corruption et la misère.
Elle raconte sa famille, sa fratrie, ses parents, l’injustice qui les frappe avec l’arrestation de son père. Mais, surtout, elle raconte sa mère.
Cette femme, grande et belle, un “roc” restée seule pour élever ses sept enfants, bataillant pour joindre les deux bouts, en vendant sur le pas de sa porte ses délicieuses galettes. Des galettes au miel qui, pour la jeune Roukiata, auront toujours le goût de l’enfance et du pays natal.

 

 

“Mon regard s’arrête un moment sur les pancakes, ils ont la taille et l’aspect des galettes que ma mère faisait quand j’étais enfant. Je sens mon esprit glisser, comme si le sommeil m’avait suivie depuis ma chambre jusqu’au salon et me tirait la tête en arrière. Je me laisse faire. Je ne m’endors pas sur ma tasse de thé, mais je laisse mes pensées filer dans la direction qui leur plaît. Je tartine une des crêpes de miel, je la porte à ma bouche. Je replonge à Fada N’Gourma. Les galettes de maman.”

 

Mon avis :

C’est dans une période troublée que j’ai ouvert Du miel sous les galettes de Roukiata Ouedraogo. Après trois abandons, et une éventuelle future panne de lecture, cette couverture colorée me laissait présager une éclaircie dans la tempête littéraire que j’étais en train de vivre…

Roukiata Ouedraogo s’apprête à donner un discours sur la francophonie lors d’une cérémonie officielle, lorsque lui revient en mémoire, son enfance au Burkina Faso et les galettes au miel de sa maman. Cette “petite dernière” d’une fratrie de sept enfants, a soudé une relation fusionnelle avec sa mère, qui la portait presque jour et nuit sur son dos.

 

 

Les ouvrages des éditions Slatkine & Cie renferment toujours de belles surprises… Et quelle bonne idée, après l’enchaînement de ces déceptions livresques, de me lancer dans celui de Roukiata Ouedraogo ! C’est LE livre dont j’avais besoin pour remettre le pied à l’étrier. Dans un témoignage tendre et touchant, l’auteure revient sur son enfance en Afrique, et les difficultés de sa famille suite à l’incarcération – par erreur – de son père.

Le sourire que je vois sur les photographies de la comédienne en naviguant sur le web, il se ressent à la lecture de Du miel sous les galettes. La joie de vivre, malgré les tensions, malgré les épreuves que la vie vous envoie, est présente dans les premières années de Roukiata. Si son texte se veut à la fois dur et triste, j’en retiens la force d’une mère, le combat des femmes et l’hommage poignant d’une éducation reçue.

Roukiata Ouedraogo dénonce aussi : le système judiciaire corrompu qui laissera son père en prison plusieurs années et les habitudes culturelles qui obligent les femmes encore aujourd’hui à être excisées. Le ton est sincère et empli de reconnaissance envers ce pays qu’elle a quitté pour tenter sa chance en France. Par son authenticité et sa force, le récit de Roukiata Ouedraogo émeut, mais il fait aussi du bien en ces temps sombres que nous vivons. Elle donne espoir, et nous transmet la douceur des galettes cuisinées avec amour par sa maman…

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