La honte – Annie Ernaux

Ernaux Annie - Éditions : Gallimard
9 / 10
6Commentaires

Quatrième de couverture :

J’ai toujours eu envie d’écrire des livres dont il me soit ensuite impossible de parler, qui rendent le regard d’autrui insoutenable. Mais quelle honte pourrait m’apporter l’écriture d’un livre qui soit à la hauteur de ce que j’ai éprouvé dans ma douzième année.

 

 

 

 

 

 

 

“Mon père a voulu tuer ma mère un dimanche de juin, au début de l’après-midi. J’étais allée à la messe de midi moins le quart comme d’habitude. […] C’était le 15 juin 52. La première date précise et sûre de mon enfance. Avant, il n’y a qu’un glissement des jours et des dates inscrites au tableau et sur les cahiers.”

 

Mon avis :

Quelques semaines seulement qu’Annie Ernaux est entrée dans ma vie, avec ses romans Les années et Mémoire de fille, et voilà que je lui réserve déjà une troisième chronique. Quand on aime, on ne compte pas… Et je ne compte pas m’arrêter là en effet. Edité en 1997, La honte est un récit autobiographique.

Un après-midi de juin, au début des années 50, le père d’Annie s’en prend violemment à sa femme et tente de la tuer. Jamais pareille dispute n’avait eu lieu dans l’épicerie familiale d’Yvetot. Jamais non plus ce geste ne se reproduira. C’est cette dispute que l’auteure nous décrit, cette scène figée depuis des années qu’elle tente de désacraliser à travers l’écriture.

 

 

Étrange sensation d’y être, et d’avoir vécu cette année 1952 dont parle Annie Ernaux, étant pourtant née trente ans plus tard. Ce sont ses mots, sa langue, son don pour l’écriture qui façonnent ce sentiment à la lecture de ses romans. Dans La honte, Annie Ernaux se souvient de la violence de son père un dimanche midi. Elle se rappelle son village, la grande ville de Rouen et ses instants au pensionnat religieux.

Telles des photographies en noir et blanc, l’écrivaine pose des images sur cette époque, sur une région, et des souvenirs d’enfance. Les premiers datés selon elle. Ces photos apparaissent rapidement en mémoire grâce à la finesse de ses descriptions.

Lorsqu’elle démarre la topographie d’Yvetot, ce sont tous les villages de France dans les années 50 qui viennent à l’esprit. Derrière des évocations autobiographiques, Annie Ernaux aime avant tout dépeindre la société française, son évolution industrielle, ses habitants, ses coutumes. Son histoire est l’histoire de beaucoup de familles, et le reflet sociétal d’une période révolue.

Je retrouve les traces des écrits de Philippe Besson dans la plume d’Annie Ernaux. Ce sont les contemporains que j’aime, qui mêlent fiction et réalité avec perfection. La honte est pour le moment mon livre coup de cœur de l’auteure. Je vous le recommande !

 

Et vous, quel est votre roman préféré d’Annie Ernaux ?

Commentaires (3)
Charlotte2020-08-15 10:50:02Répondre

Cela me donne envie d'Annie, que je n'ai jamais lue non plus... ton blog et ton insta sont la fraîcheur de la source d'envie ... j'adore lire et mademoisellelit !

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mademoisellelit2020-08-15 13:58:09Répondre

Oh merci :D

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Kim Daher2020-08-12 07:33:16Répondre

Je ne connais pas ce livre mais en lisant ta chronique j'ai eu envie de le lire !

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mademoisellelit2020-08-12 13:46:23Répondre

Bravo pour ce blog ! Et tu me diras si tu as aimé le livre d'Annie Ernaux si tu le lis ;)

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Kim Daher2020-08-12 07:31:30Répondre

Je ne connais pas ce livre mais en lisant ta chronique ça a donné envie de le lire ! D'ailleurs j'ai créé un blog recement qui s'appelle "onlitcommeonaime.blogspot.com" j'aimerai beaucoup que tu me donnes ton avis sur mon blog

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mademoisellelit2020-08-12 13:48:49Répondre

Le roman Charlotte de David Foenkinos m'a bouleversé ;) J'en garde un souvenir marquant.

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