La tresse de ma grand-mère, Alina Bronsky : Mon avis

Bronsky Alina - Éditions : Actes Sud
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Quatrième de couverture :

En s’arrangeant avec la vérité, un couple de Russes et leur petit-fils, Max, âgé de 5 ans, parviennent à émigrer en Allemagne dans un foyer pour réfugiés juifs au début des années 1990. Entre adaptation délicate à une culture étrangère tant fascinante que terrifiante, amour étouffant d’une grand-mère haute en couleurs qui fait scandale, construction de l’identité d’un petit garçon qui grandit entre deux mondes et chemine tant bien que mal vers l’indépendance, Alina Bronsky tisse les fils d’un roman endiablé où l’humour décapant côtoie les souffrances que l’on devine derrière la façade bariolée des situations cocasses. Divertissant, burlesque, La Tresse de ma Grand-mère joue avec la tradition du roman satirique russe pour le plus grand plaisir des lecteurs, suspendus entre rires et larmes.

 

Entre rires et larmes.

C’est la matriochka en couverture du roman qui m’a conduite à le mettre sur la liste du père Noël en décembre dernier. Derrière la douceur de son titre et des traits de la poupée, je devinais un texte tendre et poétique. La tresse de ma grand-mère d’Alina Bronsky est paru chez Actes Sud en 2021.

Accompagné de ses grands-parents, Max fuit la Russie à l’âge de 5 ans, migrant en Allemagne. Interdit d’école par sa grand-mère sous prétexte d’un corps trop fragile, le petit garçon sympathise avec la fille de leur nouvelle voisine, Nina. Une entraide se crée rapidement entre les deux familles, jusqu’à ce que le grand-père de Max tombe sous le charme de la jeune Nina…

Dès les premières lignes, des airs de Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran ou d’En attendant Bojangles apparaissent grâce à la candeur et la fraîcheur de son narrateur. Max nous raconte son quotidien, élevé par une grand-mère tyrannique et un grand-père volage. Régime alimentaire strict, sorties proscrites, histoire parentale passée sous silence, l’enfant s’évade enfin lorsqu’il découvre son grand-père amoureux.

 

 

« Je me souviens avec précision du moment où mon grand-père est tombé amoureux. A mes yeux, c’était déjà un vieillard – il avait dépassé les cinquante ans -, et ce fragile secret qui était désormais le sien m’avait alors submergé, soulevant une vague d’admiration mêlée de joie mauvaise. Jusqu’alors, je m’étais considéré comme l’unique problème de mes grands-parents. »

 

Ce qui, de prime abord, nous fait beaucoup rire, s’avère finalement plus tenace, plus sombre, pervers et triste. L’écrivaine dresse le portrait hilarant d’une femme autoritaire et perdue, dont les anciens rêves enfouis s’éloignent avec le temps. Une vieille dame hypocondriaque, juive mais antisémite, n’hésitant pas à insulter son petit-fils en public. Avec humour, elle décrit un clan atypique, rempli d’amour et de tendresse. Mais le récit se fait ensuite moins léger, traitant de la quête de sens, de la recherche d’identité, de repères et de reconnaissance.

La tresse de ma grand-mère est un petit bijou, acidulé, piquant, réconfortant. Un roman, vous l’aurez compris, qui fait sourire, mais empreint d’émotion. La plume est juste, embellie par une traduction réussie. Un coup de cœur attachant, à lire de 7 à 77 ans.

 

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