La vie clandestine, Monica Sabolo : Mon avis

Sabolo Monica - Éditions : Gallimard
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Quatrième de couverture :

La vie clandestine, c’est d’abord celle de Monica Sabolo, élevée dans un milieu bourgeois, à l’ombre d’un père aux activités occultes, disparu sans un mot d’explication. C’est aussi celle des membres du groupe terroriste d’extrême gauche Action directe, objets d’une enquête romanesque qui va conduire la narratrice à revisiter son propre passé.
Comment vivre en ayant commis ou subi l’irréparable ? Que sait-on de ceux que nous croyons connaître ? De l’Italie des Brigades rouges à la France des années 80, où les rêves d’insurrection ont fait place au fric et aux paillettes, La vie clandestine explore avec grâce l’infinie complexité des êtres, la question de la violence et la possibilité du pardon.

 

Double enquête.

Une fois n’est pas coutume, c’est sur le plateau de La Grande Librairie que je découvre Monica Sabolo. Son nouveau roman vient de paraître et il est en lice pour le Goncourt. J’écoute, attentive, les commentaires d’Augustin Trapenard et de ses invités. La vie Clandestine n’a pas obtenu le célèbre prix. Cela ne m’a pas empêchée de le lire et de l’ajouter à ma sélection de Noël pour le réseau Maison de la Presse.

La confiance en berne après le succès mitigé de son précédent livre, Monica Sabolo retrouve la motivation à l’écoute d’un podcast sur les attentats menés par Action Directe dans les années 80. L’écrivaine y voit une source d’inspiration pour son prochain manuscrit. L’enquête qu’elle s’apprête à mener sur le groupe terroriste la redirige sur le chemin de son histoire familiale…

 

 

“Je tenais mon sujet. Un groupe de jeunes gens assassinent un père de famille pour des raisons idéologiques. J’allais écrire un truc facile et spectaculaire, rien n’était plus éloigné de moi que cette histoire-là. Je le croyais vraiment. Je ne savais pas encore que les années Action directe étaient faites de tout ce qui me constitue : le silence, le secret et l’écho de la violence.”

 

Comment, un matin, un fait divers pourtant oublié, peut raviver les brèches du passé ? Pourquoi, soudain, cette nécessité à fouiller et chercher la vérité ? Lorsque Monica Sabolo fonce tête baissée dans cette investigation solitaire au sujet des deux figures féminines majeures d’Action Directe (Nathalie Ménigon et Joëlle Aubron), elle ne comprend pas immédiatement le rapport à son enfance. Derrière son travail de recherche, le secret de son père ressurgit. Yves S., comme elle l’appelle, décédé il y a quelques années, dont l’ombre la hante encore.

Après un jeu d’alternance dans le récit, l’histoire publique rejoint la privée. Aidée par ses rencontres autour d’Action Directe, l’autrice reconstitue le puzzle de ses blessures personnelles. Au bout de la route : la délivrance et le pardon.

A la fois sociétale et intime, La vie clandestine explore la question de l’identité, de la réhabilitation ou encore du silence. D’une écriture maîtrisée, Monica Sabolo dresse un roman passionnant sur un pan politique méconnu de la jeune génération. Une immersion pertinente dans les années 80, à l’heure de #metoo, la guerre en Ukraine ou la révolte en Iran…

 

 

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Êtes-vous tenté par la lecture de ce roman ?

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Commentaires (1)
Sabrina2022-11-23 10:51:15Répondre

Je l'avais vu passer mais il me faisait pas vraiment envie. Ta chronique vient de changer ça !

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mademoisellelit2022-11-24 10:20:49Répondre

Je serais curieuse de connaître ton avis si tu te lis. :)

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