Lettres d’amour de Kamakura, Ito Ogawa : Mon avis
Le pitch ?
Après s’être consacrée à l’éducation de ses enfants pendant six années, Hatoko reprend avec joie son activité d’écrivain public. Au sein de sa papeterie Tsubaki, héritée de sa grand-mère, Hatoko choisit papier, encre et pinceau pour rédiger les missives de ses clients.
Mais concilier le travail et la vie de famille n’est pas toujours simple. Hatoko est confrontée au silence de son aînée, en pleine crise d’adolescence, quand elle reçoit une lettre du passé, révélant un secret jusque ici bien gardé…
Les points forts du livre
- un univers inspirant : quel bonheur de retrouver Hatoko et sa papeterie Tsubaki ! Ma passion pour la littérature japonaise est née grâce au roman du même nom paru en 2018. Ito Ogawa y décrit l’art du kanja et le métier de plume, rarement vu en littérature. Si ces descriptions sont moins prégnantes dans ce troisième volet, j’ai aimé y retrouver l’ambiance apaisante de la boutique et la dévotion de l’héroïne.
- un objet livre : l’éditeur propose un joli moment de poésie grâce aux illustrations de Shunshun et aux calligraphies de Kayatani Keiko et Mitsui Tadahiro. Les lettres écrites par la narratrice sont retranscrites en kanja, offrant un objet magnifique aux fétichistes du format papier comme moi.
- un texte gourmand : du thé servi aux clients du magasin, au restaurant de quartier fréquenté par la mère de famille, en passant par les spécialités culinaires d’une île au large de Kamakura, les saveurs des mets japonais parsèment le récit. Comme à son habitude, Ito Ogawa nous invite à un voyage gustatif, qui donne l’eau à la bouche.
En bref, un merveilleux huitième roman sur les liens familiaux, la transmission et, de façon plus générale, la culture nippone. Un coup de cœur plein d’émotion et de délicatesse, à découvrir après La papeterie Tsubaki et La république du bonheur.
Mots-clés : maternité, famille, secrets, cuisine, Japon, lettres
Traduction : Sophie Bescond
Une citation : « Il n’y a rien à jeter dans le camélia. On peut faire de la confiture avec ses pétales, et même du colorant. Les branches sont brûlées pour fabriquer du charbon de bois et les cendres peuvent être utilisées pour émailler la poterie. Les feuilles ont aussi leur utilité, on s’en sert par exemple pour envelopper les mochi. »
Quelques mots sur l’autrice : Ito Ogawa est née au Japon en 1973. Son premier roman, Le Restaurant de l’amour retrouvé, est traduit en France en 2013. Lettres d’amour de Kamakura est son huitième ouvrage.
À lire aussi : ce roman est le dernier volet d’une trilogie initiée par La papeterie Tsubaki dont je vous parlais ici, suivie de La république du bonheur, chroniqué dans cet article.
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Avez-vous déjà lu cette écrivaine japonaise ?
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