Luz ou le temps sauvage – Elsa Osorio

Osorio Elsa - Éditions : Métailié
10 / 10
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Note : 10/10

 

Quatrième de couverture :

Après vingt ans d’ignorance puis de quête, Luz a enfin démêlé les fils de son existence. Elle n’est pas la petite-fille d’un général tortionnaire en charge de la répression sous la dictature argentine ; elle est l’enfant d’une de ses victimes. C’est face à son père biologique, Carlos, retrouvé en Espagne, qu’elle lève le voile sur sa propre histoire et celle de son pays.

 

 

 

« Luz, je me suis toujours appelée Luz. Et j’aime mon prénom. C’est difficile de te le dire, mais tout n’a pas été si mal, mon prénom par exemple, Luz. Je me suis acharnée à faire la lumière sur cette histoire d’ombres, à savoir, à chercher sans relâche, sans mesurer le risque affectif que je courais. Notre conversation a dû être dure pour toi, j’ai du mal à me l’imaginer, mais pour moi non plus cela n’a pas été facile, crois-moi. Je ne savais pas comment tu pouvais réagir, ni même si j’allais te retrouver, ni rien, rien… ni ce qui va m’arriver si tu repars maintenant et que je ne revoie jamais plus. »

 

Mon avis :

En septembre dernier, je m’envolais pour l’Argentine et embarquais avec moi (sur vos conseils) Luz ou le temps sauvage d’Elsa Osorio. J’avais glissé quelques romans d’auteurs d’Amérique du Sud dans mon sac à dos, bien décidée à m’imprégner de la culture latine durant mon voyage. Le temps m’a finalement manqué pour découvrir ce livre sur place. Le lire pendant le confinement m’a permis de me souvenir de ces trois semaines fabuleuses passées dans le pays de Maradona.

Dans Luz ou le temps sauvage, Elsa Osorio revient sur la dictature militaire qui a frappé son pays entre 1976 et 1983. Devenue adulte, Luz apprend que ses parents biologiques sont les victimes des bourreaux en charge de la répression durant ces tristes années. Elle retrouve son père, après une traque acharnée, et lui conte les fils de son histoire…

 

 

Dans un récit à la narration multiple, Elsa Osorio nous trame une fiction passionnante et emplie de suspens. Les protagonistes s’enchaînent, prenant tour à tour la parole, et délivrant chacun certaines clés de l’existence de Luz. La romancière excelle, marquant son écriture d’une vraie signature et d’un phrasé pour chaque intervenant. Une réussite liée aussi au travail d’orfèvre effectué par le traducteur.

Outre ce texte captivant, l’écrivaine brosse surtout un tableau cruel des années de dictature qu’a vécues l’Argentine. Elle revient sur les atrocités commises par l’armée et dénonce la loi d’obéissance due, protégeant les militaires au nom du principe hiérarchique de l’armée. Derrière l’intrigue de Luz, c’est tout un pan de l’Histoire de ce pays qu’Elsa Osorio met en lumière, méconnue pour la plupart des Européens.

Quand la littérature m’offre pareil enrichissement, c’est un vrai bonheur. J’ai été emportée par la plume d’Elsa Osorio, attendrie par ses personnages et captivée par ce feuilleton historique. Une œuvre majeure, un coup de maître.

Commentaires (1)
Lore2020-05-15 17:14:36Répondre

Ton enthousiasme est communicatif, merci ! Bientôt sur le chemin du retour de l'Amerique du Sud, je crois que je vais me le procurer pour replonger comme toi mais aussi en apprendre encore plus sur ce continent !

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mademoisellelit2020-05-15 18:43:22Répondre

Oh super :) J'espère qu'il te plaira.

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