Plonger – Christophe Ono-dit-Biot
Note : 6/10
Quatrième de couverture :
“Ils l’ont retrouvée comme ça. Nue et morte. Sur la plage d’un pays arabe. Avec le sel qui faisait des cristaux sur sa peau. Une provocation. Une invocation. À écrire ce livre, pour toi, mon fils.” Un homme enquête sur la femme qu’il a passionnément aimée. Elle est partie il y a plusieurs mois, pour une destination inconnue, le laissant seul avec leur petit garçon. Quand le roman s’ouvre, on l’appelle pour lui dire qu’on l’a retrouvée morte, sur une plage, près des vagues, vraisemblablement noyée, dans un pays lointain au paysage minéral qui pourrait être l’Arabie. Elle était artiste, elle s’appelait Paz. Elle était solaire, inquiète, incroyablement douée. Elle étouffait en Europe. Pour son fils, à qui il doit la vérité sur sa mère, il remonte le fil de leur amour – leur rencontre, les débuts puis l’ascension de Paz dans le monde de l’art, la naissance de l’enfant – et essaie d’élucider les raisons qui ont précipité sa fin.
“Tout a commencé avec ta naissance. Pour toi. Tout a fini avec ta naissance. Pour nous. Moi, ton père. Elle, ta mère. Ta vie fut notre mort. La mort de ce nous, cette entité de chair et d’âme qui avait présidé à ta naissance : un homme et une femme qui s’aimaient. La vérité, ça n’existe pas, comme tous les absolus qu’on n’atteint jamais. Je ne peux te donner que ma vérité. Imparfaite, partiale, mais comment faire autrement ?”
Mon avis :
Interviewé sur le plateau de Laurent Ruquier lors de la sortie de son livre en 2013, Christophe Ono-dit-Biot m’avait donné envie de me procurer Plonger. Les années ont passé, le temps ne m’a pas fait oublier le désir que j’avais eu à l’époque. Est-ce cette attente, trop longue, qui m’a fait espérer un coup de cœur, jamais arrivé ?
César a perdu la femme de sa vie, Paz. Empreinte de liberté, elle a fui pour ne jamais revenir. César et Paz ont eu un fils ensemble, Hector. Alors César lui raconte. La rencontre. Le coup de foudre. La passion. Puis, la distance, le départ et la mort.
Mes premières impressions étaient pourtant enthousiastes. Christophe Ono-dit-Biot démarre en puissance : une histoire d’amour va naître, un petit garçon va en découler mais la maman ne survivra pas à cette passion. Les mots sont couchés sur le papier, dès le début du récit. Aucun suspense inutile. L’enjeu est ailleurs. Le narrateur, César, va se livrer à l’écriture de ce qui ressemble être un journal intime, adressé à son fils de quatre ans.
Dans son histoire contemporaine, l’écrivain glisse beaucoup d’éléments de la mythologie et de l’antiquité. L’art est omniprésent dans le roman, lui apportant une vraie valeur ajoutée.
Si le rythme narratif du début est prometteur, le texte perd peu à peu son entrain. L’auteur déploie sa plume, magnifiquement. Mais les longueurs sont bien présentes. César et Paz, qui nous semblaient beaux et attachants, deviennent ennuyeux. Le scénario offert par Christophe Ono-dit-Biot est plat.
Plonger ne m’aura pas convaincu. J’ai aimé la poésie et le phrasé du romancier mais le fond m’a déplu. En cette période de confinement, ma concentration m’a joué des tours à plusieurs reprises durant la lecture du livre. L’auteur n’a pas réussi à captiver mes pensées comme il l’avait fait quelques années auparavant sur le fameux plateau télé.