Ressac, Diglee : Mon avis
Quatrième de couverture :
En février 2020, sur un coup de tête, Maureen Wingrove a décidé de s’éloigner d’une situation familiale compliquée, de s’éloigner du monde et des réseaux sociaux pour tenter de se retrouver. Direction la Bretagne, pour une semaine de retraite dans une abbaye battue par les embruns. Une semaine dense, intense. Une semaine assaillie par des vagues de souvenirs, par des émotions, par des portraits de femmes, par des rencontres insolites et inoubliables. Une semaine face à elle-même, en quête de sérénité, que Maureen Wingrove partage ici avec nous. Ressac est le journal de cette parenthèse. Un récit sensible et puissant, à la fois extrêmement intime et universel, qui touchera en plein cœur toutes celles et ceux qui ont déjà éprouvé cette sensation de trop plein, ce désir de prendre le large.
Recueillement et évasion.
Depuis sa parution en 2021, les posts à son sujet affluent sur les réseaux sociaux. A mon tour, j’ai craqué pour le phénomène Ressac, maintes fois recommandé en ligne. Contradictoire, me direz-vous, pour un récit qui invite – entre autres – à couper son téléphone portable ! Maureen Wingrove, alias Diglee, livre ici son premier texte autobiographique.
Un contexte familial compliqué, une baisse d’inspiration et de créativité et des applis chronophages et étouffantes poussent Diglee à prendre le large quelques jours. L’illustratrice choisit un couvent de religieuses en Bretagne pour faire le vide et déconnecter. Prête à affronter sa propre solitude, elle glisse, dans son sac, livres et crayons.
Sur place, sûre du silence qui l’attend, l’autrice fait pourtant de belles et surprenantes rencontres…
« La beauté est à vivre avant tout. C’est si banal et en même temps si terrible, un soleil qui se couche. C’est un adieu aux yeux de tous, une théâtrale disparition. »
Par son récit intime et vrai, Diglee nous emmène avec elle, face aux embruns et au ressac de cette mer agitée. Au fil des pages, le bruit des vagues apparaît, les paysages bretons se dessinent. Les instants d’échange et de recueillement au couvent se devinent également. L’écrivaine raconte la simplicité de sa chambre, ceux des repas servis par les religieuses et les dialogues qui naissent peu à peu.
A lire ces lignes, la fuite et le désir de s’émanciper de l’emprise des réseaux donnent envie. Échapper à la routine, accueillir l’ennui, la réflexion, j’en ai rêvé à la lecture de Ressac.
Au-delà du voyage, le livre est aussi source d’inspiration. Diglee évoque sa passion pour l’astrologie, pour Héloïse et Abélard, son combat féministe ou encore les auteurs et autrices qu’elle admire. J’ai aimé découvrir sa pensée à travers ces confidences. Enfin, par bribes, l’illustratrice revient sur son enfance et cet amour, puissant, pour son beau-père.
Un succès mérité, à lire d’une traite, dans le calme d’une soirée d’été.
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Connaissiez-vous le travail de Diglee ?
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