Un CV à la mer – Caroline Circlaeys
Note : 6.5/10
Quatrième de couverture :
Le journal intime d’une jeune diplômée déboussolée ! Charybde Scylla, diplômée jusqu’aux oreilles, cherche enfin son premier emploi. Hélas, elle va rapidement déchanter. Suivez notre héroïne dans ses mésaventures de Paris a Londres, en passant par les Hauts-de-France, un plateau de télévision, les Jeux olympiques ou encore les coulisses de “Paul Emploie”. Absurdités, situations ubuesques… Notre personnage se transforme du jour au lendemain en chômeuse débutante.
Malgré tout, Charybde est catégorique : il est hors de question d’appartenir à la génération de la désillusion. Un sujet préoccupant traité avec un humour décapant. Et si la persévérance finissait par l’emporter ?
“Ma mère me tend gentiment deux lettres qui me sont adressées. […] La première est une lettre de rejet de candidature. La seconde vient de ma banque et me rappelle à l’ordre quant au remboursement de mon prêt étudiant. Avec une parfait maîtrise de soi, je décide de ne pas me laisser abattre. Ce n’est qu’une malencontreuse coïncidence. Cela ne me condamne en rien à un destin tout tracé de chômeuse SDF trilingue, avec de surcroît un master en poche.”
Mon avis :
Comme une bouteille lancée à la mer (sans mauvais jeu de mot), Caroline Circlaeys m’a contactée pour que je découvre son premier roman, et que je vous en parle. Un CV à la mer est paru cette année aux éditions Les passagères.
Dans ce texte aux allures de récit, l’écrivaine met en scène une jeune diplômée en mal de travail. Son quotidien se résume à envoyer des curriculum vitae, sans avoir de retours. Master en poche pourtant, on lui reproche à chaque fois la même chose : son manque d’expérience. Un cercle vicieux puisque, si personne ne lui fait confiance une première fois, cela ne changera jamais…
En guise de dédicace, Caroline Circlaeys m’indique que son livre “n’a qu’un seul objectif : me faire rire !“. Je suis très friande d’humour en littérature, mais je suis consciente que ça ne suffit pas à faire un bon roman… Charybde Scylla, personnage centrale d’Un CV à la mer, rédige sous forme de journal, son quotidien de “chômeuse”, avec ironie et dérision. Elle cumule les mauvaises nouvelles, mais garde la motivation.
En début de roman, l’auteure mise tout sur l’humour de sa protagoniste, la plongeant dans des situations rocambolesques pour nous faire rire. Le ton est trop léger, et l’envie d’abandonner la lecture pointe le bout du nez.
Heureusement, l’écriture prend forme sur la deuxième moitié du texte. La plume de Caroline Circlaeys est plus travaillée, et le fond de l’histoire également. Derrière toutes ces tristes péripéties qui invitent à sourire, se cache un réel malaise et une envie de dénoncer. La romancière nous dépeint une satire de la société actuelle, et du marché de l’emploi en France.
Avons-nous plus de chance de trouver rapidement un travail en étant plus diplômé que son voisin ? Comment s’acquiert l’expérience que tous les employeurs réclament en début de carrière ? Les contrats à durée indéterminée sont-ils en voie de disparition ? Autant de préoccupations que connaissent aujourd’hui les jeunes en fin d’étude, et que Caroline Circlaeys a retranscrit dans ce roman frais et original.