Une terrible délicatesse, Jo Browning Wroe : Mon avis

Browninh Wroe Jo - Éditions : Les Escales
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Quatrième de couverture :

Octobre 1966. William Lavery, dix-neuf ans, vient de recevoir son diplôme. Il va rejoindre, comme son père et son grand-père avant lui, l’entreprise de pompes funèbres familiale. Mais alors que la soirée de remise des diplômes bat son plein, un télégramme annonce une terrible nouvelle : un glissement de terrain dans la petite ville minière d’Aberfan a enseveli une école. William se porte immédiatement volontaire pour prêter main-forte aux autres embaumeurs.
Sa vie sera irrémédiablement bouleversée par cette tragédie qui jette une lumière aveuglante sur les secrets enfouis de son passé. Pourquoi William a-t-il arrêté de chanter, lui qui est doué d’une voix exceptionnelle ? Pourquoi ne parle-t-il plus à sa mère, ni à son meilleur ami ? Le jeune homme, à l’aube de sa vie d’adulte, apprendra que la compassion peut avoir des conséquences surprenantes et que porter secours aux autres est peut-être une autre manière de guérir soi-même.

 

Un roman délicat aux sujets graves.

Arrivé par surprise dans ma boîte aux lettres*, j’allais me séparer du roman de Jo Browning Wroe avant même d’y jeter un œil. Face à votre enthousiasme après la publication d’une story le mettant en scène, je m’inclinais et décidais de le lire. Une terrible délicatesse est paru en 2022 aux éditions Les Escales. Il est maintenant disponible au format poche.

Appelé en urgence suite à la catastrophe d’Aberfan, William ne s’imagine pas les conséquences de son intervention. Fraîchement diplômé du métier d’embaumeur, le jeune homme est missionné pour s’occuper des corps d’une centaine d’enfants décédés sous une avalanche minière.

Dix ans plus tôt, voulant éloigner William du destin familial, sa mère l’avait pourtant encouragé dans une voie bien différente. Doté d’une voix unique, le garçon avait intégré un internat dans l’espoir d’évoluer au sein d’un chœur. Que s’est-il passé durant cette décennie ? Pourquoi William ne chante-t-il plus ? Et pourquoi a-t-il finalement suivi le chemin paternel dans la fonction d’embaumeur ?

 

 

“La manière dont son souffle, sa voix remplissent l’église, s’élevant jusqu’au plafond, transperçant le silence et les autres voix, le plonge toujours dans l’extase. Lorsqu’il chante en soliste, il est émoustillé à l’idée que les voix des autres sont là pour encadrer et magnifier la sienne. C’est de la magie pure.”

 

Initiant son roman sur le récit de la tragédie d’Aberfan, Jo Browning Wroe passe de la noirceur à la lumière. Après une première partie très sombre, décrivant la mort et les corps des disparus, l’écrivaine revient sur l’enfance de son héros et sa passion pour le chant. Elle dépeint avec tendresse la relation fusionnelle entre William et sa mère, l’attachement à son oncle, et la complicité avec son ami choriste.

La plume légère, les personnages attachants et l’intrigue bien menée font le secret de cet ouvrage. Si quelques failles se font sentir du côté de la traduction, le ton entraînant heureusement nous attrape, sans nous lâcher. A travers l’histoire de William, le livre explore diverses thématiques (la musique, le deuil, la famille, le pardon) et met en avant le métier si particulier d’embaumeur.

Avec Une terrible délicatesse, Jo Browning Wroe déploie un scénario à rebondissements, qu’on imagine aisément adapté au cinéma. Une fiction à double temporalité, délicate et touchante.

 

*j’ai reçu l’exemplaire poche du livre gracieusement par les éditions Pocket.

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Ce roman vous tente ?

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Commentaires (3)
Laurence2024-03-11 14:03:39Répondre

Merci pour ce post qui me donne bien envie de lire ce livre.

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mademoisellelit2024-03-11 15:27:04Répondre

Avec plaisir Laurence. :)

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Gourmande de lectures2024-03-10 15:27:17Répondre

Et bien tu donnes vraiment envie de découvrir ce roman qui semble a la fois dur et tendre. Comment sais tu que c’est la traduction qui pêche et non la plume originale?

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mademoisellelit2024-03-11 09:37:58Répondre

Il y a beaucoup de répétitions. En général, le correcteur (ou ici le traducteur) retravaille le texte de façon à trouver des synonymes. Je ne sais plus quelle autrice disait récemment sur le plateau de La Grande Librairie que l'anglais supporte beaucoup mieux les redondances que le français. Et quelques problèmes de concordances de temps qui m'ont fait lever les yeux au ciel...

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Martine2024-03-10 09:41:29Répondre

Waouw ! Tu me donnes envie de le lire;

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mademoisellelit2024-03-11 09:35:25Répondre

Je serais ravie d'avoir ton retour après lecture dans ce cas. ;)

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